Politique
Damir aux cotés des militants de Jerada et pas tout-à-fait de Maa Eaynaïne et Hamieddine
Dans une déclaration rendue publique cette semaine, le mouvement Damir procède à l’évaluation aux évolutions de la situation intérieure et assure avoir reçu « avec une profonde inquiétude les condamnations prononcées dans le dossier des incidents de Jerada au titre desquelles 88 jeunes ont été condamnés à des peines allant de trois mois à cinq ans d'emprisonnement ferme ». Tout en soulignant « la légitimité des mouvements pacifiques de protestation », le Mouvement Damir rappelle « les causes profondes du mouvement social » de protestation à Jerada et régions et appelle « à nouveau les différents acteurs à adopter une approche renouvelée dans le traitement de ce mouvement et des autres formes de protestation similaires qu'a connues[le] pays au cours des dernières années, et les tensions qui en résultent eu égard aux attentes sociales des populations des différentes régions du Royaume. »
Damir note à cet égard l'échec des politiques publiques suivies qui s'apparentent davantage à une réaction qu'à une planification à long terme assortie d'une communication continue avec les citoyens. » Sur un ton ferme, le mouvement Damir appelle » à mettre un terme sans délai aux causes des tensions dans la région à travers la mise en œuvre des promesses faites aux habitants, aux acteurs et aux activistes et appelle également à la libération des jeunes détenus qui ont été victimes des règlements de comptes des cercles impliqués dans l'exploitation des richesses de la région. »
Le mouvement affirme aussi avoir traité également le dossier de la poursuite du parlementaire et responsable islamiste (PJD), Abdelali Hamieddine au sujet de l'assassinat, il y a quelques années, du militant universitaire Ait Eljid Benaissa pour des raisons de croyance religieuse. Tout en soulignant la nécessité de respecter les garanties d'un procès équitable, le Mouvement insiste « sur le droit de la famille du défunt à mettre la lumière sur toutes les circonstances de la mort de son fils et condamne toute atteinte au droit à la vie pour des raisons politiques ou idéologiques de quelques natures qu'elles soient. »
Sur un autre registre, Damir assure avoir suivi avec intérêt le débat public qui a eu lieu récemment dans notre pays autour des libertés individuelles à la suite de la polémique sur la tenue vestimentaire de la parlementaire Mme. Amina Mae Elaynayn.
Tout en soulignant « sa position immuable en faveur du droit de tout individu – homme ou femme - de choisir librement et sans contrainte le code vestimentaire qui le convient, » le Mouvement renouvelle « son rejet catégorique de toute tutelle de quelque nature qu'elle soit et de toute utilisation politicienne de n'importe quel type de vêtement visant à tromper les citoyens pour des gains électoraux, et appelle à ce que cesse cette conduite indésirable en mettant fin aux contradictions du courant conservateur entre slogans et pratiques, car on ne peut pourfendre les libertés individuelles et vouloir en jouir en même temps... à ce sujet, notant l'évolution positive de nombre de parties prenantes de ce débat, le Mouvement invite l'ensemble des protagonistes à refléter cette évolution sous la forme d'une nouvelle loi sur le sujet votée par le Parlement. »