Politique
G6 européen : Le Maroc est-il devenu la principale voie d'immigration illégale ?
Abdelouafi Laftit, qui représente le Maroc comme invité à la réunion du G6 européen a affirmé que la question du retour d’immigrés marocains vers le royaume était en cours de traitement. Ce qui signifie que rien n’est encore fixé
Le Maroc a été invité au G6 européen consacré, depuis ce lundi 8 octobre à Lyon, à la lutte contre le terrorisme et à la problématique de la migration.
Le Maroc est représenté par le ministre de l'intérieur, Abdelouafi Laftit, qui conduit sans la discrétion une délégation à ce sommet regroupant les ministres en charge des affaires intérieures de France, d’Allemagne, du Royaume-Uni, d’Espagne, d’Italie et de Pologne.
La question du retour d’immigrés marocains vers leur pays, notamment des mineurs non accompagnés en France et en Espagne, a été abordée durant cette réunion. Concernant cette question, Abdelouafi Laftit a simplement laissé entendre qu’elle était en cours de règlement.
Cette présence notable du Maroc constituerait une réponse aux inquiétudes européennes « face au nombre croissant de migrants arrivant en Espagne via le royaume du Maghreb [sic], qui serait devenu subitement la principale voie d'immigration illégale vers le Vieux Continent.
Par ailleurs, cette réunion a lieu dans un contexte de crise migratoire en Europe concernant notamment le désaccord entre la France et l’Italie quant à la gestion et la réception de bateaux humanitaires tels que l’Aquarius que l’Italie avait refusé d’accueillir.
Lors d’un dîner de travail qui s’est tenu ce lundi 8 octobre à Lyon, le premier ministre français Edouard Philippe a d’ailleurs tenté de ramener le ministre de l’intérieur italien Matteo Salvini vers l’idée d’une solution européenne sur le dossier de l’immigration. Matteo Salvini, de son côté, reproche à la France de lui donner des leçons sur sa politique migratoire.
Edouard Philippe a ajouté : « au-delà des postures, la question de l’immigration ne trouvera pas une réponse nationale. Elle exige une coordination, c'est un sujet complexe d'intérêt commun. Moi, je considère qu'il faut l'aborder avec ses convictions, le respect des intérêts nationaux, mais aussi l'envie de construire une position commune qui seule permet de trouver une solution ».
Pour sa part, le ministre italien n’a pas hésité à affirmer qu’il se sentait plus proche des positions de Marine Le Pen que de celles d’Edouard Philippe. D’ailleurs, quelques heures avant de se rendre à Lyon, il a reçu la dirigeante de l’extrême droite française avec qui il s’est engagé à faire de l’immigration le principal argument des prochaines élections européennes.
Pour rappel, outre les enjeux de sécurité et de lutte contre le terrorisme qui ont été examinés lors de ce sommet, réuni à l’initiative de la France, les participants se sont penchés sur des questions afférentes à la gestion des flux migratoires.
Un "exercice de grande ampleur" a été organisé, ce mardi 9 octobre, en marge de ce sommet de deux jours sur la gestion d’un attentat terroriste.
Cette démonstration a fait intervenir plusieurs centaines de membres de forces spécialisées et de figurants en présence d’une quarantaine de délégations techniques venues des pays participants.