La pratique de l'esclavage dans les camps de Tindouf dénoncée à l'ONU

5437685854_d630fceaff_b-

965
Partager :

Benabdalayachi Yahfudu Heiba, membre sahraoui de la chambre des pêches maritimes de l'Atlantique Sud, a dénoncé aux Nations Unies «les pratiques esclavagistes d'un autre âge» encore courantes dans les camps de réfugiés de Tindouf

S'exprimant le 10 octobre dernier lors de la 72ème assemblée générale des Nations Unies, Heiba ??a expliqué à la 4ème commission de l'ONU que "ces pratiques abjectes, interdites par le droit international et les lois de toutes les nations civilisées, restent malheureusement une pratique courante dans les camps du Polisario". Il a également déclaré que "les enfants ont hérité de la situation d'esclavage de leurs parents".

"A Tindouf, les gens de peau blanche ne daignent même pas accueillir les gens à la peau foncée, et [ils, NDLR] refusent d'être avec eux sous le même toit", a-t-il expliqué. Heiba ??a rappelé l'histoire tragique d'un esclave de 90 ans dans une famille dans les camps de Tindouf, qui est décédé récemment dans des conditions atroces, dans l'oubli et la solitude.

"Cet homme a passé sa vie à servir cette famille, mais quand il n'avait plus la force de le faire, ils n'ont pas hésité à se débarrasser de lui comme d'un « objet obsolète », le laissant pourrir dans une pièce désaffectée utilisée comme débarras, où il a finalement trouvé la mort", a poursuivi le pétitionnaire.

Dans un rapport publié en 2014 et intitulé «Off the Radar», Human Rights Watch a révélé que “des formes d'esclavage persistent dans les camps [...] malgré l'appel à son éradication et à l'adoption d'une loi criminalisant cette pratique". "Les victimes ont tendance à être des sahraouis à la peau sombre et l'esclavage prend principalement la forme de tâches domestiques non volontaires, selon l'association Freedom and Progress, un groupe anti-esclavagiste formé par un groupe de résidents du camp", souligne le rapport. Dommage que ce genre de rapports restent “off the radar”.

lire aussi