Santé : Un triste état des lieux, la réponse du gouvernement

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Hausse de la migration des médecins marocains (30 à 40 % des lauréats ), faible attractivité du secteur public, déséquilibre de la répartition territoriale et non concrétisation de l’objectif de formation de 3.300 médecins par an à l’horizon 2020, un triste état des lieux auquel le gouvernement compte réagir par un plan qu’il veut ambitieux, une réforme globale du système dépend dont dépend également le succès d’une protection sociale d’envergure : Augmentation du nombre des sièges pédagogique

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Rabat - Le gouvernement a élaboré un plan ambitieux visant à accroitre le nombre des étudiants en métiers de médecine, dans le cadre des efforts visant à combler le déficit en ressources humaines accusé dans le secteur de la santé, a indiqué, lundi à Rabat, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

Ce plan prévoit l’augmentation du nombre des sièges pédagogiques destinés aux étudiants des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire, ainsi que l’extension des cadres des stages pratiques afin qu’ils englobent les structures sanitaires régionales, a précisé M. Akhannouch qui répondait à une question sur "le chantier de mise à niveau du système national de santé", lors de la séance plénière mensuelle consacrée à la politique publique du gouvernement à la Chambre des représentants.

Le Chef du gouvernement a ajouté que ce plan, qui sera activé à partir de l’année scolaire 2022-2023, ambitionne, en outre, d’augmenter de 20 % le nombre d’étudiants inscrits dans les facultés de médecine et de pharmacie publiques et privées, ainsi que de multiplier ce chiffre par deux à la fin de cette législature.

Pour atteindre ces objectifs fixés, a poursuivi M. Akhannouch, le gouvernement compte assurer les ressources humaines et moyens financiers nécessaires, en multipliant par deux le nombre des médecins lauréats des facultés et par trois celui des lauréats des écoles d’infirmiers.

Il a noté que ce plan permettra, à moyen terme (à l’horizon 2025-2026), de dépasser le taux d’encadrement de 23 cadres médicaux et paramédicaux pour 10.000 habitants, comme minimum fixé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour répondre aux besoins de la population, et d’atteindre les objectifs chiffrés du Nouveau modèle de développement à l’horizon 2035, soit 45 cadres pour 10.000 habitants.

Migration des médecins et faible attractivité du public

A. Akhannouch a mis l’accent sur le rôle central des ressources humaines dans la réussite de toute réforme du secteur de la santé, dans un contexte marqué par une hausse de la migration des médecins marocains (Entre 30 et 40 % des lauréats des facultés de médecine marocaine), la faible attractivité des concours de recrutement dans le secteur public, le déséquilibre de la répartition territoriale du personnel médical et la non concrétisation de l’objectif de formation de 3.300 médecins par an à l’horizon 2020.

Le Chef du gouvernement a noté que ces indicateurs peuvent entrainer une baisse du nombre de médecins et, par conséquent, menacer la capacité du pays à renforcer l’accès aux services de santé.

Il a affirmé que cette situation impose d’accorder l’intérêt qui se doit aux cadres du secteur de la santé, en garantissant la qualité de leur formation et en les qualifiant en matière d’accompagnement du progrès scientifique dans les domaines de traitement et de prévention, tout en en œuvrant à dépasser le déficit chronique en plusieurs spécialités et métiers de la santé, à répondre à la demande croissante sur les services de santé, à prendre en considération l’équité territoriale dans la répartition géographique de ces ressources et à préparer les conditions adéquates pour le travail et motivation.

Révision profonde et globale de la loi-cadre 

Le gouvernement veillera à opérer une révision profonde et globale de la loi-cadre 09/34 relative au système de santé et à l’offre de soins, qui est considérée comme étant la base de la mise en œuvre des axes et principes modernes encadrant le système de santé, dont le projet de la loi sur les garanties essentielles des ressources humaines des métiers de la santé qui constitue un engagement clair de la majorité et une innovation gouvernementale tenant compte des spécificités de ces emplois, a fait savoir M. Akhannouch.

Il a relevé que cette loi, qui prendra en considération les spécificités des différentes catégories actives dans le secteur de la santé, veillera à renforcer les garanties de protection légale des fonctionnaires et à jeter les bases d’un nouveau mode de travail dans ce domaine, en adoptant un système incitatif additionnel lié au rendement et en consacrant l’obligation de prise en charge de la formation continue pour le personnel de ce secteur, de manière à contribuer à la motivation de l’élément humain et au renforcement de l’attractivité de la santé publique.

M. Akhannouch a fait observer, dans ce cadre, que le gouvernement veille à adopter une approche participative impliquant les différents partenaires sociaux avant la promulgation de cette loi, en harmonie avec le principe d’écoute et de concertation adopté par le gouvernement, depuis le début de la législature, en rapport avec les différents dossiers et questions importants.

Par ailleurs, M. Akhannouch a affirmé qu’une réforme profonde et réelle du secteur de la santé est tributaire du développement des infrastructures, de manière à garantir la qualité des services des structures de santé et leur amélioration au profit des citoyens, ainsi que l’équité sociale et territoriale en matière d’accès aux soins.

Il a indiqué, à cet égard, que le gouvernement œuvrera à la réhabilitation des structures sanitaires pour concrétiser les objectifs de cette réforme, à travers la construction d’un Centre hospitalier universitaire (CHU) dans chaque région afin qu’il soit la locomotive des structures sanitaires régionales.

Il a relevé que cette démarche est une priorité du gouvernement pour améliorer les performances des infrastructures de soins aussi bien locales, que provinciales et régionales, précisant qu’il sera procédé à la mise à niveau de 1.400 centres de santé de proximité au cours des 18 prochains mois.

M. Akhannouch a fait savoir, en outre, que le gouvernement compte numériser le système de santé et le rattacher au système informatique de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), dans le but de créer un système de la carte sanitaire numérique qui permet de suivre le processus de traitement du patient, du centre de santé de proximité jusqu'au CHU.

Il a précisé que le gouvernement est en train d’apporter les dernières retouches à ce projet numérique important qui permettra de doter les centres de santé et les hôpitaux d’un système informatisé qui contribuera à la simplification des procédures, à fluidifier l’accès des citoyens aux services de santé et à opérer un saut qualitatif en matière de soins à travers l’adoption d’un dossier médical pour chaque patient.

Le gouvernement veillera également au développement du service des consultations médicales à distance, à travers l’ensemble du territoire national, notamment au niveau des provinces enclavées, a-t-il conclu cette partie de son intervention au Parlement.

La protection sociale appelle une réforme globale du système de santé

Le lancement par le Maroc du projet d’envergure de protection sociale appelle, plus que jamais, une réforme globale et profonde du système de santé, afin d’accompagner ce chantier royal et offrir un service de santé publique qui répond aux aspirations des marocains, a indiqué le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.

La généralisation de l'assurance maladie va générer une augmentation de la demande de services de santé, ce qui fait de "la réforme de la santé une condition fondamentale pour garantir le succès" de ce projet", a souligné M. Akhannouch qui répondait à une question sur "le chantier de mise à niveau du système national de santé", lors de la séance plénière mensuelle consacrée à la politique publique du gouvernement à la Chambre des représentants.

Haute Autorité de la santé et Agence nationale des médicaments

La Haute Autorité de la santé verra le jour prochainement dans le but de garantir la continuité et la qualité de la politique nationale en matière de santé, a indiqué, lundi à Rabat, le Chef du gouvernement Aziz Akhannouch.

Répondant toujours à une question sur "le chantier de mise à niveau du système national de santé", lors de la séance plénière consacrée à la politique publique du gouvernement à la Chambre des représentants, M. Akhannouch a expliqué que cette institution stratégique œuvrera à la régulation de la couverture médicale obligatoire et à l'évaluation de l'efficacité des prestations dispensées par les différents intervenants des secteurs public et privé.

La même structure se chargera de l'élaboration de guides de formation et de bonnes pratiques dans le domaine médical et veillera à la bonne utilisation et répartition des soins sur les usagers et les professionnels de la santé, a-t-il ajouté.

Cette instance est de nature à garantir une véritable continuité des politiques nationales en matière de santé et de pérenniser les plans et les grands chantiers, en plus d'assurer la convergence et la complémentarité entre la politique de santé et les orientations générales en matière de généralisation de la couverture médicale, a précisé le Chef de l'Exécutif.

Afin d'améliorer la gouvernance de la politique du médicament dans le Royaume, M. Akhannouch a souligné que le gouvernement tend, dans le cadre de la réforme structurelle du système de santé, vers la création de l'Agence nationale des médicaments et des produits de santé qui sera dotée de l'autonomie financière et administrative.

Cette agence, a-t-il poursuivi, aura pour missions de chapeauter le processus de développement de la politique pharmaceutique nationale et de contribuer à sa mise en œuvre, en plus d'accompagner les transformations et les défis qui se posent dans ce domaine.

La consolidation de la souveraineté pharmaceutique du Royaume est de nature à renforcer la sécurité sanitaire et à garantir l'accès équitable aux médicaments et aux soins, a soutenu le Chef du gouvernement, ajoutant qu'à travers l'appui à la production nationale et à la fabrication des génériques, les citoyens pourront accéder, à des prix abordables, aux médicaments de base.

Dans ce sens, M. Akhannouch a affirmé la forte adhésion du gouvernement au projet de l'usine de fabrication des vaccins anti Covid-19 et autres vaccins, dont les travaux de réalisation ont été lancés par SM le Roi Mohammed VI, un chantier qui permettra de "renforcer la souveraineté vaccinale du Royaume et de mettre des quantités de vaccins à la disposition de l'Afrique".

Par ailleurs, il a fait savoir que le gouvernement planche sur la mise en place de l'Agence Marocaine du Sang dans les plus brefs délais, le but étant de réaliser l'autosuffisance en produits sanguins nécessaires pour sauver des vies, eu égard aux difficultés rencontrées par les centres de transfusion sanguine au Maroc et à l'importance vitale que revêt cette question pour la santé des citoyens, à un moment où le stock stratégique de sang couvre à peine quelques jours.

Cette agence, a précisé le Chef du gouvernement, aura pour attributions l'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie nationale pour la mise à disposition du sang et des produits sanguins, la délivrance d'autorisations pour la constitution de stocks de sang dans les unités hospitalières relevant des groupements régionaux de santé et le développement des activités de diagnostic et de traitement, de même qu'elle se chargera de faire respecter les normes relatives à la vigilance lors de la collecte du sang auprès des donneurs.

 

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