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La Mosquée d’Adouz à Al Hoceima, un joyau spirituel témoin de la civilisation islamique marocaine

L’édification de la Mosquée d’Adouz remonte au règne du sultan mérinide Abu al-Hassan (r. 1331-1351), elle est l’une des plus anciennes mosquées encore debout dans la région du Rif,
Nichée au cœur du Rif, la Mosquée d’Adouz, édifiée sous les Mérinides au XIIe siècle, petite et rurale, demeure un joyau spirituel et historique du Maroc. Tout au long de son existence, elle a été un centre d’enseignement et un bastion de résistance face aux menaces coloniales, perpétuant son héritage séculaire.
La Mosquée d’Adouz est un joyau spirituel témoin de la présence de la civilisation islamique marocaine jusqu’au dans les contrées reculées.
Située dans la commune de Rouadi, à l’ouest d’Al Hoceima, construite au XIIe siècle sous la dynastie mérinide, la mosquée se dresse majestueusement au milieu de la tribu "Ibaquuyen", conservant son rôle d’édifice spirituel et religieux, incarnant une importance historique inestimable.
L’édification de la Mosquée d’Adouz remonte au règne du sultan mérinide Abu al-Hassan (r. 1331-1351), elle est l’une des plus anciennes mosquées encore debout dans la région du Rif, explique le délégué provincial des Affaires islamiques à Al Hoceïma, Mohamed Fahim..
Au fil des siècles, la Mosquée a joué un rôle central dans la diffusion des enseignements islamiques, devenant un lieu d’apprentissage du Fiqh (jurisprudence) et du Coran, attirant de nombreux étudiants venus étudier les sciences islamiques et la langue arabe. De nombreux érudits et jurisconsultes y ont été formés.
Pour M. Fahim, la valeur historique et spirituelle de la Mosquée, qui attire aujourd’hui non seulement des fidèles de tous âges, mais aussi des visiteurs locaux et étrangers, a incité le ministère des Habous et des affaires islamiques à investir dans sa restauration et son entretien, afin qu’il demeure un témoignage vivant de l’histoire islamique du Maroc.
Mohamed Mrabti, militant des droits et chercheur en patrimoine du Rif, souligne de son coté qu’il s’agit de la première mosquée construite par les Mérinides dans cette région, avant celle de Mastassa dans la commune de Bni Jmil, relevant que ces deux édifices, qui possèdent les mêmes caractéristiques architecturales, sont toujours debout aujourd’hui, contrairement à une troisième mosquée située à Sidi Bouyacoub à Temsamane, détruite durant la période du protectorat espagnol.
L’architecture de la mosquée incarne l’esthétique de l’art mérinide et andalou marocain, mêlant architecture rurale locale et influences civilisationnelles islamiques.
A environ cinq kilomètres du port historique de Badis, se trouvait le mausolée de Sidi El-Haj Hassoun et sa confrérie, qui devint plus tard une zaouïa importante. Ce saint homme, supposé descendant d’Abu Bakr As-Siddiq, premier calife de l’Islam, aurait vécu, à l’époque almohade, selon M. Mrabti, période marquée par une forte montée du soufisme au Maroc.
L’édification de la Mosquée d’Adouz par les Mérinides à cet emplacement stratégique visait à promouvoir les sciences religieuses et à renforcer le rite malikite dans la région, explqiue encore M. Mrabti, notant que cette démarche avait pour objectif également d’encourager la population, notamment les érudits les hommes de religion, à tenir face à la menace de la colonisation chrétienne, faisant la Mosquée d’Adouz non seulement un centre prestigieux d’enseignement des sciences religieuse et un lieu de référence pour les étudiants, les chercheurs et les érudits, mais aussi, quand c’est nécessaire, un bastion de résistance.
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