société
Pour un monde digital inclusif des femmes, des égalités qui cachent la forêt et des inégalités flagrantes
Les femmes, âgées de 5 ans et plus, possédant un téléphone mobile sont quasiment à égalité avec les hommes. Au plan de la bancarisation, la détention d’un compte bancaire demeure marquée par un net écart entre les deux sexes
La journée internationale de la femme de 2023, a été célébrée cette année sous le thème «Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes ». Et Entre 2015 et 2020, la part des femmes, âgées de 5 ans et plus, possédant un téléphone mobile est passée de 92,2% à 94,9 %. Pour les hommes, cette part est passée de 95,5 % à 96,4% sur la même période. Egalité et parité ? Fausse impression que le Haut-Commissariat au Plan (HCP) contribue à dissiper. C’est sa contribution à l’hommage aux femmes par la publication d’un éclairage sur les inégalités hommes-femmes en matière d’accès aux outils numériques et la cyber-violence à l’égard des femmes et des filles dans les espaces numériques.
Amélioration de l’accès des femmes aux NTIC
Le programme mondial des Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030 accorde une place centrale à l’égalité entre les deux sexes, une thématique transversale présente au niveau des 17 ODD de l’Agenda 2030, et à laquelle est consacré le cinquième objectif dédié spécifiquement à l’égalité entre les sexes et à l’autonomisation des filles et des femmes. De son coté le Maroc est l’un des premiers pays qui ont présenté pour une deuxième fois, en l’espace de 5 ans, leurs rapports nationaux sur la mise en œuvre des ODD au Forum Politique Onusien de Haut Niveau pour le développement durable, et des rares pays qui ont élaboré de rapports régionaux sur les ODD .
Entre 2015 et 2020, la part des femmes, âgées de 5 ans et plus, possédant un téléphone mobile est passée de 92,2% à 94,9 %. Pour les hommes, cette part est passée de 95,5 % à 96,4% sur la même période.
Selon les résultats de l’enquête par Panel sur les répercussions de la pandémie COVID-19 sur la situation des ménages, réalisée par le HCP en trois passages entre 2020 et 2022 :
En temps de confinement, le temps moyen d’utilisation des Smartphones, des tablettes ou ordinateurs pour la communication, la socialisation et les loisirs à travers les réseaux sociaux est de 1h40mn pour les personnes âgées de 15 ans et plus, 1h57mn par les hommes et 1h23mn les femmes, 2h01mn en milieu urbain et 1h01mn en milieu rural. Ce temps est plus long parmi les jeunes de 18 à 24 ans (3h05mn), parmi ceux ayant le niveau d’enseignement supérieur (3h01mn) et ceux en cours d’étude ou de formation (3h30mn).
Avant le confinement, plus de la moitié des marocains (51,5%) y consacrent plus de temps, 53,3% des hommes et 49,4% des femmes, 38,2% autant de temps, 38,4% des hommes et 37,8% des femmes, et 8,8% moins de temps, 7,1% des hommes et 10,8% des femmes. Par ailleurs, 1,5% de la population, 1,2% des hommes et 2% des femmes, exercent cette activité pour la première fois pendant le confinement.
A la sortie de la crise sanitaire, ce temps moyen a baissé à 48mn, 54mn pour les hommes et 42mn pour les femmes, 1h0mn pour les citadins et 26mn pour les ruraux. 1h35mn pour les personnes ayant le niveau des études supérieures, contre 17 min pour les sans niveau scolaire, 1h45mn pour les étudiants contre 50mn pour les actifs occupés et 37mn pour les femmes au foyer, 1h31mn pour les jeunes de 15 à 24 ans contre 36mn pour les personnes âgées de 45 à 59 ans.
Au plan de la bancarisation, la détention d’un compte bancaire demeure marquée par un net écart entre les deux sexes : 71% des bancarisés âgés de 15 ans et plus sont des hommes et 29% des femmes.
l’usage des NTIC contribué à hauteur de 19% à la violence, sous toutes ses formes, à l’encontre des femmes
Avec cette prolifération des NTIC et l’expansion des réseaux sociaux, la violence numérique, sous toutes ses formes, a émergé. Avec une prévalence de 14%, près de 1,5 million de femmes sont victimes de violence électronique aux moyens de courriels électroniques, d’appels téléphoniques, de SMS, etc.
Le risque d’être victime de ce type de violence est plus élevé parmi les citadines (16%), les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans (29%), celles ayant un niveau d’enseignement supérieur (25%), les célibataires (30%) et les élèves et étudiantes (36%). Cette forme de violence est dans 73% des cas le fait d’un homme inconnu. Le reste des cas de cyber-violence revient, à part égale de près de 4%, à des personnes ayant un lien avec la victime notamment le partenaire, un membre de la famille, un collègue de travail, une personne dans le cadre des études ou un(e) ami(e).
Au total, cette forme de violence contribue à hauteur de 19% à l’ensemble des formes de violence à l’égard des femmes. Cette contribution s’élève à 34% pour les filles âgées de 15 à 19 ans et à 28% pour les femmes âgées de 20 à 24 ans.