Province d'Essaouira : La filière de l'arganier a pris du galon ces dernières années

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Un projet novateur à travers lequel l'on recourt à des plantations et terrains privés

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Par Mohamed KOURSI (MAP)

Essaouira - La filière de l'arganier, un secteur vital dont l’apport socio-économique indéniable n’est plus à démontrer au niveau de la province d’Essaouira, a pris du galon ces dernières années à la faveur des multiples actions et projets mis en œuvre par les différents acteurs concernés, a affirmé le chef du département de l'Agence Nationale pour le Développement des Zones Oasiennes et de l'Arganier (ANDZOA) dans la cité des Alizés, Abdellatif Mait.

Dans un entretien accordé à la MAP, le responsable a mis en évidence les principales réalisations durant les dernières années pour la promotion de cette filière, tout en faisant la lumière sur les actions programmées au titre de la prochaine décennie dans le cadre de la stratégie "Génération Green".

Il a ainsi précisé qu’un intérêt particulier a été accordé à cette filière à l’échelle provinciale dans le cadre du contrat-programme pour la mise à niveau de l’écosystème arganier, conclu en 2011 lors du Salon International de l'Agriculture de Meknès (SIAM), entre l’Etat, les interprofessions et les ayant-droits, notant que 45.000 ha ont été réhabilités au niveau de la province par le département des eaux et forêts, alors qu’un programme de plantation de 3.000 ha a été mis en place, dont 2.000 ha sont déjà achevés, bénéficiant ainsi à environ 700 familles des agriculteurs locaux.

"Il s’agit d’une expérience de plantation inédite puisqu'elle est menée pour la première fois en dehors du périmètre forestier. C’est un projet novateur à travers lequel l'on recourt à des plantations et terrains privés, à l’instar des autres filières (olivier, caroubier,…) pour la plantation de cet arbre emblématique", a-t-il enchaîné.

Et de poursuivre que les 1.000 ha restants sont programmés avant fin 2021 pour ainsi achever cette importante opération de plantation de 3.000 ha, soit 600.000 plants d’arganier avec une densité de 200 arbres/ha.

Parallèlement, a-t-il fait savoir, "nous procédons à la réalisation de +Matfias+ pour la collecte des eaux pluviales au niveau de ces différents circuits de plantation, partant du souci de l’ANDZOA de veiller au développement durable de la filière", relevant que deux ouvrages hydrauliques de ce genre, d’une capacité de 450 m3 chacun, ont été réalisés dans les communes de Sidi Ahmed El Marzouki et de Sidi Ahmed Laâroussi, alors que 9 autres sont programmés.

En tant qu’organisme œuvrant pour le développement durable, l’ANDZOA a aussi financé, entre 2012 et 2021 au niveau de la province d’Essaouira, 151 projets de développement à caractère social, touchant différents domaines (eau potable, enseignement, santé, transport scolaire, électrification, acquisition d’ambulances, aménagement des pistes, environnement, sport, culture) au profit des populations vivant dans les réserves d’arganier, pour un investissement de 295,6 millions de DH, a ajouté le responsable.

Par ailleurs, a-t-il souligné, des études ont été réalisées, avec le concours des différents acteurs et des services de la province d’Essaouira, pour la restructuration et la valorisation du fruit de l’arganier "Afiyache", à travers la construction d'unités dédiées à sa mise en valeur et commercialisation.

Les travaux de construction de deux unités sont à un stade avancé, dans le but d’organiser, via des coopératives et des Groupements d'intérêt économique, la commercialisation de la matière première vendue actuellement de manière anarchique, une situation dont tirent profit les intermédiaires. Cela permettra donc à une large catégorie des ayant droits et des producteurs de bénéficier de cette valeur ajoutée en tant que fournisseurs principaux, a-t-il expliqué.

Dans la même veine, l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) a programmé la création de 28 centres de proximité à l’échelle locale pour la collecte de cette matière première, et qui serviront d’affluents à ces unités mises en place par l’ANDZOA, a ajouté M. Mait.

Concernant les futures actions et projets prévus au niveau de la province dans le cadre de la stratégie "Génération Green", le responsable a fait observer que la décennie 2011-2021 a été marquée par la réalisation de projets très importants, ajoutant que l’action se poursuivra au cours des dix prochaines années, à travers la consolidation des acquis et le lancement de nouveaux projets.

Alors que dans le cadre du PMV, les actions programmées prévoyaient la plantation de 10.000 ha dans des terres privées, ce chiffre a été porté à 50.000 ha à l’échelle nationale à l’horizon 2030, dont 12.500 ha seront plantés au niveau de la province d’Essaouira, a-t-il dit.

Pour ce qui est de la valorisation de la matière première "Afiyach", d’autres unités dédiées sont programmées pour atteindre au moins 5 structures à l’échelle provinciale et ce, dans le cadre de l’INDH, a-t-il souligné.

S’agissant de la protection sociale de l’élément humain opérant dans ce secteur, et dans le cadre du projet de généralisation de la protection sociale lancé par SM le Roi Mohammed VI, une expérience pilote a été menée en partenariat avec la Coopération canadienne pour l'instauration d’une assurance maladie dont ont déjà bénéficié 26 coopératives actives au niveau de la province. Une initiative qui sera généralisée à l’ensemble des coopératives (plus d’une centaine dans la province), a relevé M. Mait.

Evoquant la proclamation par l’ONU du 10 mai Journée internationale de l’Arganier, il a indiqué que cette consécration se veut une reconnaissance des grands efforts consentis par le Royaume, à travers une panoplie de programmes et de projets lancés conformément aux Hautes Orientations Royales, pour la préservation et la valorisation de cet arbre endémique, le renforcement de son rôle socio-économique et environnemental et la réalisation du développement durable de cet écosystème.

Cette résolution onusienne constitue donc l'aboutissement d’une série d’initiatives et de reconnaissances antérieures: la désignation en 1998 par l’UNESCO de la zone de l’Arganeraie comme réserve de biosphère, l’inscription, en 2014, des "Savoirs-Faire liés à l’arganeraie" sur la prestigieuse liste du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité, et la création d'un organisme étatique, en l’occurrence l’ANDZOA, pour le développement de ces deux périmètres vitaux, au regard de leur rôle important sur les plans économique, social et écologique.

Cette résolution "nous invite à l'intensification des efforts pour la proposition et la réalisation d'autres projets en vue de la promotion et du développement durable des zones d'arganeraies", a-t-il conclu.

 

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