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Betterave sucrière dans le bassin de la Moulouya : des pluies et des espoirs

La betterave à sucre, culture stratégiqu,e bénéficie en outre d’un système d’irrigation rigoureux qui a permis de compenser partiellement la sécheresse durant les périodes critiques
Après plusieurs saisons marquées par la sécheresse, les récentes pluies enregistrées dans l’Oriental, notamment en mars, ont eu un effet salutaire sur les cultures agricoles. À Berkane, la filière de la betterave sucrière en particulier affiche des signes encourageants, ravivant les espoirs des agriculteurs.
Des précipitations bienvenues dans un contexte difficile
Les producteurs de la betterave sucrière dans le périmètre irrigué de la Moulouya retrouvent le sourire. Après un début de saison agricole 2024-2025 marqué par une faible réserve en eau et des précipitations très irrégulières, les pluies récentes ont eu un impact très positif sur la croissance des cultures.
D’après l’Office régional de mise en valeur agricole de la Moulouya (ORMVAM), ces précipitations, particulièrement celles enregistrées au mois de mars, ont permis d’améliorer l’état général des cultures, notamment celles de la betterave à sucre. Cette culture stratégique bénéficie en outre d’un système d’irrigation rigoureux qui a permis de compenser partiellement la sécheresse durant les périodes critiques.
Un encadrement technique renforcé pour une filière clé
Selon Latifa Dadi, ingénieure agronome à l’ORMVAM, la réussite de cette culture ne repose pas uniquement sur la pluviométrie. La planification méticuleuse des cycles d’irrigation, la sélection de semences monogermes résistantes et productives, ainsi que l’encadrement technique assuré tout au long du processus agricole ont largement contribué à ces bons résultats.
Elle insiste également sur l’importance de fournir aux agriculteurs les intrants nécessaires — engrais, pesticides, semences de qualité — et sur le rôle du comité technique régional, qui œuvre en étroite coordination avec les partenaires du secteur pour accompagner les producteurs et garantir la qualité du produit.
Une culture à fort impact socio-économique
Au-delà de son importance agricole, la betterave sucrière joue un rôle socio-économique majeur dans la région. Le périmètre irrigué de la Moulouya s’étend sur deux zones principales : la rive gauche, incluant les plaines de Garet et de Bouark (province de Nador), et la rive droite, correspondant à la plaine de Tarifa (province de Berkane).
Avec une superficie cultivée atteignant 4.300 hectares pour la saison 2024-2025 — contre 2.730 hectares l’année précédente — la filière est en plein essor. Elle contribue activement à la sécurité alimentaire, crée des emplois agricoles et industriels, et dynamise l’économie locale. La betterave sucrière est donc bien plus qu’une simple culture : c’est un levier de développement territorial.
Un avenir à préserver par une gestion durable
Face aux incertitudes climatiques récurrentes, la réussite de la campagne en cours rappelle l’importance d’un pilotage stratégique des ressources hydriques et d’un accompagnement constant des agriculteurs. Si les pluies ont apporté un soulagement bienvenu, la gestion rationnelle de l’eau, la modernisation des pratiques agricoles et la diversification des cultures demeurent essentielles pour assurer la résilience du secteur.
Dans une région comme l’Oriental, où l’agriculture reste une activité centrale, chaque goutte d’eau compte. L’expérience de cette saison betteravière pourrait bien servir d’exemple pour d’autres filières, appelées elles aussi à conjuguer innovation, rigueur technique et adaptation climatique.