Nizar Baraka au fil de l’eau

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Nizar Baraka remettant à l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), lundi 21 mars 202 à Dakar, Le Grand prix international Hassan II de l’eau, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du 9e Forum mondial de l’eau. Jeudi, à Fès Il a procédé au lancement de la 8ème édition du Grand Prix International Hassan II de l'Eau, créé en2000, à l'initiative conjointe du Royaume du Maroc et du Conseil Mondial de l'Eau, en l'honneur de feu le Roi Hassan II

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Le Maroc a pris de manière proactive des mesures immédiates pour faire face à la pénurie d'eau, à travers des projets structurés dans un cadre participatif. Le propos appartient à Niza Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, qui s’exprimait, jeudi dernier à Fès, à l’ouverture de la 3ème Conférence Internationale Eau et Climat (CIEC3). Les termes sont entendus, un peu galvaudés tant tout est devenu proactif au Maroc. Ils n’en sont pas moins vrais. Et cette proactivité à remonte à loin dans le temps, lorsque Hassan II avait privilégié les barrages à l’algérienne industrie industrialisante, empruntée à la défunte URSS à la manière dont le corbeau a emprunté au pigeon, selon les contes sa démarche.  .

Cycliquement, le Maroc est passé par des périodes plus ou moins grave de sècheresse sans que les Marocains souffrent, la terre peut-être oui, souffrent de soif ou le Maroc de famine. Mais aujourd’hui les choses se compliquent, la rareté de l’eau promet d’être en endémique et le fléau au gentil nom d’un garnement espiègle, El Niño, jure ses dieux qu’il ne va rien arranger. Mais Nizar Baraka, lui, est confiant, et se veut rassurant, dans ce sens où il estime que le gouvernement fait le nécessaire pour juguler autant que faire se peut les effets de la récurrence de la sécheresse.

 A la Conférence Internationale Eau et Climat, il rappelle que le Royaume est en action pour fait face à des contraintes liées à la rareté des ressources en eau et à l'irrégularité de leur répartition dans le temps et dans l'espace. De ‘’manière proactive’’, des projets structurés dans un cadre participatif entre tous les secteurs et institutions concernés par l'eau ont été programmés. Le secteur privé a été associé compte tenu de son expérience dans la réalisation de grands projets. 

Le challenge pour le Maroc et pour son gouvernement, précise le ministre, est ‘’d’actualiser la politique de l'eau pour s'adapter au changement climatique en accélérant le rythme de réalisation des projets avec l'application de l'intégration des programmes des secteurs impliqués dans le domaine de l'eau à travers la même approche adoptée dans le développement des ressources en eau conventionnelles, et avec un tournant décisif pour la mise en œuvre de projets de mobilisation des ressources en eau non-conventionnelles".

Il y a d’abord les projets de dessalement d'eau de mer pour toutes les villes côtières afin d'assurer l'eau potable et l'eau industrielle. Du retard, a été pris, notamment à Casablanca – le ministre ne l’a pas dit – mais une fois concrétisés, ils vont ‘’permettre de réduire la pression sur les ressources en eau conventionnelles du pays, et d’allouer cette eau aux régions intérieures pour garantir l'eau potable à la population et répondre aux besoins en eau d'irrigation des grands, moyens et petits périmètres équipés’’.

Pour autant, c’est sur les eaux de surface et souterraines qu’il va falloir agir en urgence pour commencer cette mauvaise manière de dormir sur les lauriers en comptant toujours sur une bonne année de pluie qui compenserait deux mauvaises. Un exemple ? Le transfert d’eau des bassins excédentaires, qui se perd dans la mer vers les bassins déficitaires. On en parle au moins depuis la fin des années 1990. Ce n’est que cette année qu’on est passe aux actes Il s’agit de l’autoroute de l’eau, en construction, qui permettra de transférer l’eau du bassin de la Moulouya au Bassin Bouregreg. Pour une enveloppe budgétaire de 6 milliards de dirhams. On espère toujours son entrée en jeu avant la fin de l’année en cours. 

Reste à rappeler, à l’instar du ministre, que dix agences de bassins hydrauliques couvrent le territoire national et ont vu leurs missions renforcées par la loi 36-15 relative à l'eau, a-t-il rappelé. Cette loi a apporté ‘’le renforcement du cadre institutionnel par la création du Comité de Bassin et donné une forte impulsion aux plans directeurs d'aménagement intégré des ressources en eau dans les bassins, étant donné que leur élaboration se fait d’une façon participative avec tous les acteurs du secteur de l'eau, y compris les associations de la société civile’’’.

L’objectif étant d’étudier les ressources en eaux de surface et souterraines, la réutilisation des eaux usées traitées et le dessalement de l'eau de mer dans le contexte de la gestion intégrée de ces eaux et de l'économie de l'eau, ainsi que les aspects financiers et législatifs nécessaires à la meilleure mise en œuvre de ces plans à l'horizon des 30 prochaines années.

La loi sur l'eau a, également, posé les conditions nécessaires pour l’élaboration du plan national de l'eau, qui est en cours selon la même méthodologie participative pour l'année 2050, précise M. Baraka.

Pour Nizar Barak, l’organisation même de cette conférence à Fès participe de cette anticipation et traduit les directives royales. Pour lui c’est une pré-conférence à la COP, et ses recommandations concernant les solutions d'adaptation de l'eau au changement climatique devront être soumises au plus haut niveau de la prochaine COP 28. Elle participe également des actions préparatoires au prochain Forum mondial de l'eau, qui va se tenir à Bali, en Indonésie, en mai 2024.

Depuis l'accueil de la COP22 à Marrakech en 2016, considérée comme la conférence des solutions pour le climat et l'eau après la conférence de Paris, a encore rappelé le ministre, le Maroc a appelé la communauté internationale à mettre l'eau au cœur des négociations climatiques, et a intensifié sa participation aux conférences sur le climat, pour mettre en avant les enjeux de l’eau et sensibiliser la communauté du climat à la nécessité d’agir en matière d’adaptation dans le secteur de l’eau.

Dans le même contexte et à l'occasion du Sommet Africain lors de la COP 22, a été annoncée la mise en place du Comité Climat pour le Bassin du Congo, a-t-il rappelé, ajoutant que le Maroc a accompagné sa mise en œuvre pour définir les principes de gestion durable de ce bassin et procédé, également, à l'opérationnalisation du comité climat pour la région du Sahel.

Le Maroc soutient ainsi, toute autre initiative qui vise l’adaptation et s’engage à y contribuer, a souligné le ministre, indiquant que la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) est la méthode adoptée par de nombreux pays au niveau mondial.

 

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