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Tunisie: le principal syndicat dénonce les récentes poursuites basées sur une loi controversée
La centrale syndicale a alerté également sur “l’ambiguïté et la confusion qui caractérisent la situation politique actuelle”, exacerbées par le retard dans la fixation de la date de l’élection présidentielle
Tunis - L’Union générale tunisienne du travail (UGTT), la puissante centrale syndicale en Tunisie, a dénoncé les récentes poursuites judiciaires engagées contre des syndicalistes, des journalistes, des avocats et des blogueurs en vertu d’une loi visant à "museler la liberté d’expression et à empêcher toute critique".
Dans une déclaration à l’issue de la réunion de sa Commission administrative nationale, l’UGTT a condamné les multiples atteintes aux libertés, en vertu du décret-loi 54 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication, et décrié pour une interprétation très large.
La centrale syndicale a alerté également sur “l’ambiguïté et la confusion qui caractérisent la situation politique actuelle”, exacerbées par le retard dans la fixation de la date de l’élection présidentielle et la persistance d’un climat de tension généralisé.
Des professeurs et doyens ont fustigé de leur coté la détention abusive des prisonniers politiques depuis plus d’un an en lien avec l’affaire dite de complot contre la sécurité de l’Etat.
Ces professeurs de droit ont signé une pétition appelant à la libération immédiate des prisonniers politiques détenus dans le cadre de la dite affaire pour expiration des délais de la détention préventive fixés à quatorze mois.
Plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont alerté sur le caractère liberticide du décret-loi 54 visant à lutter contre les « fausses informations et rumeurs» sur internet en Tunisie, et qui prévoit des condamnations à de lourdes peines.
Selon des organisations de droits de l’homme, en un an et demi, plus de 60 personnes --journalistes, avocats et opposants, ont été poursuivies sur la base de ce texte.