‘’Le macronisme est un moment qui n’est pas fait pour durer’’

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Paris - Le macronisme est un “moment qui n’est pas fait pour durer”, souligne le politiste Luc Rouban, dans un entretien au quotidien frnaçais Le Monde.

''Le macronisme va vite s’effondrer dès qu’Emmanuel Macron partira'', prévoit l'expert en sciences politiques dans cet entretien, dans lequel il revient sur la fragmentation du paysage politique de la France.

“La vraie question, c’est de savoir quel est l’avenir d’un macronisme qui ressemble beaucoup au giscardisme, c’est-à-dire qui commence par le centre et qui finit à droite”, soutient le politiste, notamment directeur de recherches au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), pour qui cette tripartition est un effet de système qui tient à “l’effondrement” du Parti socialiste (PS) et des Républicains (LR).

“Le macronisme en est le produit. Je dirais plutôt que c’est un moment, il n’est pas fait pour durer, car on a de fortes attentes. On le voit bien avec la réforme des retraites, en matière de droit du travail, de démocratie sociale”, remarque-t-on, ajoutant que “le mouvement s’est constitué autour de Macron, dans une posture un peu bonapartiste au départ. Aujourd’hui, on le retrouve seul”.

Sa base sociale s’est réduite, sa base électorale aussi, fait observer le chercheur, ajoutant que sans un “véritable” parti structuré ni relais dans les territoires, “ça va vite s’effondrer dès que Macron va partir”.

Aux yeux de l'expert, le macronisme n’est pas un “vrai libéralisme” mais plutôt un ''managérialisme'', car si le principe de base du libéralisme, c’est de protéger l’individu contre le pouvoir, le macronisme “refuse de reconnaître l’autonomie du social et incarne l’idée de réformer la société par le haut et d’intégrer ses membres comme dans une entreprise privée, en définissant des normes corporate auxquelles tout le monde doit se soumettre”.

Ay sujet de la question de la décentralisation et de la répartition des pouvoirs, Luc Rouban relève que “ce n’est pas avec Macron, qui n’a jamais été élu, qui ignore les territoires et ne s’est jamais entendu avec le Sénat, que cela a pu se résoudre”, du fait de la vision extraterritoriale du macronisme.

A la question de comment va la France, le chercheur se dit “inquiet” par rapport à la “période de fluidité et d’imprévisibilité” et à “la grande insatisfaction quant à l’efficacité de l’action publique”.

“Je suis aussi inquiet, car il existe une attente de la société en matière de méritocratie et d’équité, qu’on voit resurgir dans le débat sur les retraites. Dans le fond, on a le sentiment d’une société laissée à l’abandon, une prise de conscience que les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour les uns et pour les autres”, affirme-t-il.

“Le système politique n’est plus capable de transmettre cette inquiétude. On a là une zone de flottement propice à toutes les violences et à toutes les incertitudes électorales”, prévient le politiste.

 

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