La bonne nouvelle, et la mauvaise

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Marine Le Pen ne sera pas présidente de la France. Pas cette fois-ci en tout cas. Le duel audiovisuel du mercredi 3 mai l’a disqualifié. Ça c’est la bonne nouvelle.

La mauvaise, c’est qu’elle risque de l’être dans cinq ans, tant sa cote électorale reste stable autour de 40%. A moins d’une divine surprise dimanche 7 mai, jour de vote, qui la ramèneraient à des scores plus conformes avec sa vraie dimension, ou d’un cataclysme qui l’emporterait vers les paradis des cieux avant la fin du quinquennat qui commence lundi prochain.

Je ne vais pas commenter la prestation d’Emanuel Macron, sa jeunesse et sa fraîcheur plaident pour lui. Il a tenté tant bien que mal, malheureusement vainement, de ramener le débat à des altitudes séantes. Mais je reprendrai à mon compte la réflexion d’un blogueur : Son calme face à une Le Pen outrageusement belliqueuse rassure et autorise les Français à lui confier le code nucléaire.

Marine Le Pen, fille de son père, qui a tant et tant essayé de policer l’image du Front national, n’a pu empêcher son naturel de revenir à la vitesse de la lumière. De l’obscurité siéra, mais la nuit prend son temps avant de tomber. Pas Marine Le Pen. En deçà de tout et surtout en dessous de la ceinture.

Rire carnassier, un mètre cube d’injures à la nanoseconde, haine de l’autre et de l’étranger, un antimusulmanisme viscéral, qu’il ne faut pas confondre avec l’islamophobie qui peut s’expliquer à défaut d’excuser, et une méconnaissance abyssale des dossiers. Voilà en quelques mots l’usurpatrice de Jeanne D’Arc qui prétend à la présidence de la France

On peut épiloguer longtemps sur la rejeton de Jean-Marie Le Pen. Mais si 40% de Français lui confient leurs voix dimanche, cela n’aura qu’un sens : 40% d’Hexagonaux auront montré qu’ils ont perdu l’estime qu’ils ont d’habitude d’eux-mêmes.