Tariq Ramadan

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Dans le dernier billet, intitulé La Justice avec une majuscule, j’ai salué la justice française pour avoir relaxé mercredi 14 février Jawad Bendaoud, accusé d’avoir logé deux des terroristes qui ont ensanglanté la nuit parisienne le soir du 13 novembre 2015 : 130 morts et plus de 400 blessés.

Dans son jugement, le tribunal correctionnel de Paris a considéré qu'il n'avait été prouvé ni dans le dossier d'instruction, ni à l'audience, qu’il a hébergé les deux complices en sachant qu'ils étaient des terroristes du 13 novembre.

La justice française n’a retenu ainsi que les faits et a été  au-dessus de l’ambiance générale délétère autour du procès, de la pression des parties civiles, de la présence massive et culpabilisante des victimes et de leurs familles et du branle-bas médiatique.

Malheureusement, à travers l’arrestation de l’islamologue, frère musulman patenté, Tarik Ramadan, la règle d’une justice au-dessus de tout soupçon, impartiale et imperturbable, n’est pas applicable à tous, à tout et partout.

Je n’ai aucune affinité idéologique avec le mis en cause et aucune sympathie pour le personnage. Il n’empêche que comme tout Homme il a un droit inaliénable à une justice équitable.

Or dans cette affaire on n’est loin du compte.

Mais, si j’ose dire, pour son bonheur, sa mise en examen, son arrestation et son placement en isolement sont tombés en même temps qu’éclataient des affaires similaires touchant deux ministres d’Emanuel Macron, le célébrissime Nicolas Hulot et le jeune prometteur Gérald Darmanin. Tous deux accusés de viol et d’abus de faiblesse.

Ce qui permet des comparaisons stridentes.

Pour Tariq Ramadan, ce fut la présomption de culpabilité. Pour les ministres français on a trouvé la belle et jolie formule, accommodante, du respect de la présomption d’innocence et de la parole des plaignantes, assortis de la nécessité de laisser la justice faire sereinement son travail.

Dans l’affaire de l’islamo-islamologue, quatre choses sont avérées : Les plaignantes ont des connexions douteuses avec un réseau connu pour être antimusulmans, un alibi de Tariq Ramadan remis à la police s’est évaporé dans la nature, la médecine française est incapable de trancher si effectivement Tariq Ramadan souffre d’une sclérose en plaques et, enfin, que la justice française est  capable du meilleur comme du pire.