L’Ecole 37 – 13 – Par Seddik Maaninou

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L’école de nouvelle génération 13 -37, elle dispose de deux sections, à Benguerir et Tétouan. On en doit la réalisation à L'Office Chérifien des Phosphates

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Invité au Forum de la culture arabe dans sa septième édition, je me suis rendu à Khouribga pour donner une conférence et remettre le prix de cette édition à laquelle les organisateurs m’ont fait l’honneur de donner mon nom. C’est à la bibliothèque multimédia, où un public nombreux s'est rassemblé, que s’est tenu cet évènement consacré à « La Marche Verte : processus de préparation et secret de son succès ». À ma grande surprise, en arrivant dans la ville du phosphate, j'ai découvert un niveau élevé de culture dans un environnement qui ne cache pas son mécontentement du manque d'attention qu’on accorde à la population de la cité.

La bibliothèque multimédia, construite par l'Office Chérifien des Phosphates, est un grand bâtiment au design moderne qui contient environ quarante-cinq mille livres et dispose de plusieurs ateliers et de salles d’exposition. Dans la rue, on se retrouve dans une ville densément construite mais peu peuplée. C'est peut-être la seule ville où des immeubles ont été construits ou achetés par des émigrés qui sont ensuite retournés à leur ‘’exil’’ en attendant leur retraite.

Mouvement Populaire 

La présidente du Forum, Mme Yasmine El Hajj, m'a confirmé que « le revenu principal des habitants provient des émigrés, surtout d'Italie », et un professeur m'a dit qu’un ‘’grand mouvement populaire a commencé à Khouribga, dès le début de 2011, pour réclamer du travail, et que les manifestations des jeunes de la ville se sont transformées en affrontements violents ». Une dame élégante a ajouté : « Le printemps arabe a failli commencer à Khouribga avant la Tunisie, notre ville compte beaucoup de cafés, si bien qu’entre un café et un café, on retrouve un café ».

Lors d'une promenade nocturne dans les rues de Khouribga, j'ai pu admirer des fontaines, des arbres et des mosquées en nombre incalculable... et un minaret octogonal. Mon accompagnateur m'a dit : « Les maisons que vous voyez ont été construites pour les cadres du phosphate au siècle dernier et celles-ci sont les logements modestes des ouvriers, appelés « les maisons ». Ce sont les premières victimes du travail épuisant dans les tunnels pour extraire le phosphate... Leur retraite est maigre, leurs dents noircies et leur vie marquée par la maladie ».

Une École étonnante 

Le lendemain matin, j'ai visité une école étonnante située à côté de la bibliothèque multimédia. Elle porte le curieux nom de « 13 - 37», et son directeur m'a confirmé que le nombre d'élèves y atteint mille chercheurs. Elle relève de l'Université Polytechnique Mohammed VI. Elle dispose de deux sections, à Benguerir et Tétouan. On en doit la réalisation à L'Office Chérifien des Phosphates, qui l’a construite et financé, confiant la gestion de la section de Tétouan au Port de Tanger Med.

Sans Professeurs 

L’école a cette particularité rare pour ne pas dire unique que chacun peut y accéder, sans diplôme, sans examen, sans limite d'âge, sans distinction de sexe ou de niveau culturel... Elle ne compte pas de professeurs, pas plus qu’elle n’obéit à un programme de travail ou d'horaires d'entrée et de sortie... Il n'y a ni surveillants, ni inspecteurs, ni de responsables des révisions ou du soutien... Cette école est la seule de son genre en Afrique... Elle fournit la nourriture et le transport à tous les élèves, et leur offre une bourse mensuelle pour un logement en ville, pendant que la construction de logements pour les élèves et d'un grand musée national continue...

Jour et Nuit 

L'école, que Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan a visitée, est ouverte aux « élèves/chercheurs » tout au long de la journée et de la nuit, tous les jours de la semaine, et la plupart des élèves y travaillent la nuit où ils trouvent quiétude et inspiration. Qu’y font-ils ? Ils travaillent sur l'économie de la connaissance et l'innovation technologique. Pas moins ! Ils développent la recherche et échangent des informations avec un réseau mondial similaire. Chaque élève dispose d'un grand écran et des moyens de communication avec ses pairs en Europe et en Amérique. Ils collaborent avec leurs camarades sans les connaître personnellement. L'élève passe trois ans à rechercher une innovation qui nécessite un travail continu et de grandes capacités. A la sortie, tous les ‘’lauréats’’ trouvent rapidement un emploi dans les plus grandes entreprises, bien que l'école ne leur décerne aucun diplôme de fin d'études.