La Générontocratie incurable

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L’armée algérienne de plus en plus à visage découvert

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Les urnes en Algérie ont été boudées. Une désaffection citoyenne qui confirme celles qui ont marqué l’élection présidentielle et le référendum sur la « réforme » constitutionnelle. 

Depuis pratiquement son arrivée à la présidence du pays, Abdelmadjid Tebboune n’a eu de cesse de parler du hirak « béni » non seulement parce qu’il a mis fin aux prétentions du clan Bouteflika à un cinquième mandat, mais aussi et surtout parce qu’il lui a donné à lui l’occasion dont il n’a jamais rêvé d’occuper le lit présidentiel au palais El Mouradia.

En même temps il n’a cessé d’essayer de substituer dans sa logorrhée un hirak de traine au hirak « originel » qui a épuisé à ses yeux sa raison d’être pile poil à l’heure où lui-même est arrivé sur le dos d’un tank à la tête de l’Etat algérien. Et peu lui importe si les Algériens, malgré la répression féroce qui s’est abattue sur le pays, ont continué à revendiquer un Eta civil.

C’est que la voix des Algériens ne compte pas. Seule compte la volonté d’une générontocratie de galonnés qui a fait main basse sur les richesses du pays, pourtant considérables, concédant aux Algériens ce que Algérie Matin définit comme « un pays chômé et payé où l’argent facile coule à flots » pour qui sait plier l’échine sans aucune perspective d’épanouissement. 

Soit Algérien et tais-toi ! Ce déni de la voix des citoyens de son pays ; Abdelmadjid Tebboune, dans l’amplitude de son mépris pour le grand peuple algérien, l’a exprimé sans ambages samedi 12 juin 2021, jour de vote souverain en Algérie, en déclarant que   "Pour [lui], le taux de participation n'a pas d'importance. »

Et c’est là où se noue le drame algérien dans toute son tristesse. Sous les Bouteflika et avant les Bouteflika, le pouvoir se donnait la peine de donner le change, de faire déplacer les électeurs, ou, le cas échéant de bourrer les urnes pour créer l’illusion d’une légitimité populaire.

Aujourd’hui, la situation est telle que la générontocratie incurable qui règne sans partage sur l’Algérie, en désespoir de cause, ne se donne même plus la peine de faire semblant.