La militarchie algérienne dans ses œuvres – Par Naïm Kamal

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La pose n’interdit pas cette question plus taraudante que toutes les autres. Pourquoi Alger a qualifié la nouvelle attitude espagnole de trahison ?

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Ni Francophobes ni francophiles – Par Naïm Kamal

Depuis Bruxelles, commentant la surexcitation qui s’est emparée de la militarchie algérienne après l’évolution de la position de Madrid dans son approche de la question du Sahara, José Manuel Albares a déclaré : ‘Le gouvernement espagnol n'a pris aucune décision qui affecte l'Algérie.»

Au Maroc, on a une expression en deux mots pour ça, « ta3tar chma7 », l’égouttage de la cire de bougie sur la peau nue. 

En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, et sans avoir l’air d’y toucher, le chef de la diplomatie espagnole avec son air innocent d’enfant de chœur a renvoyé Alger à sa doxa qui prétend n’avoir dans cette affaire que l’âme charitable de « soutenir un mouvement dans sa lutte contre l’occupation en cohérence avec son attachement au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». 

Un discours faux derche qui n’a jamais trompé personne si ce n’est celui qui a intérêt ou envie d’y croire. 

Via les réseaux sociaux, un ami attentif, tout aussi mine de rien, me pose ces questions dont il connait bien évidemment les réponses : Pourquoi la militarchie algérienne n’a pas eu une réaction égale lorsque Washington a reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara et pourquoi n’a-t-elle pas attrapé la même urticaire quand Berlin a pris une position similaire à celle de Madrid ? Pourquoi n’a-t-elle pas coupé les ponts suspendus, les voies terrestres et les couloirs aériens avec Paris qui depuis de longues années contrarie ses manœuvres à l’ONU et particulièrement au Conseil de sécurité et pourquoi n’a-t-elle pas eu la même attitude à l’encontre de pays qui ont ouvert des consulats au Sahara, dont les Emirats Arabes Unis, Bahreïn, Cote d’Ivoire, Togo et bien d’autres ?  

Des questions qui se passent de réponses. 

Reste une ou deux autres petites interrogations dont la première circule sur les réseaux sociaux, fortement éloquente : Pourquoi lorsque Madrid a reconnu Al Qods capitale éternelle d’Israël, Alger qui se proclame si attaché à la cause palestinienne, n’a ni rompu ses relations diplomatiques, ni dénoncé un quelconque traité d'amitié avec l’Espagne à l’instar de ce qu’il a fait avec le Maroc à la reprise des relations avec Tel-Aviv ? Il a suffi en revanche que Madrid admette enfin la souveraineté du Maroc sur le Sahara par le biais de son soutien au plan d’autonomie, pour que la militarchie algérienne rouspète puis tempête, ensuite pédale et rétropédale dans la semoule sur la rupture des échanges commerciaux devant un simple froncement de sourcils européen.

Mais il y a une question plus taraudante que toutes les autres. Pourquoi Alger a qualifié la nouvelle attitude espagnole de trahison ? Elémentaire, aurait dit l’autre. Parce que l’Algérie révolutionnaire du colonel Boumediene et l’Espagne fasciste du généralisimo Franco s’étaient ligués, jurés fidélité, pour créer au Sahara marocain un Etat fantoche à leur main, croyant qu’il suffirait de quelques coups de butoirs pour que le Maroc tombe comme un Palais de cartes. Pour se rendre compte un peu plus tard que c’était comme bâtir des châteaux en Espagne.

Après le décès du caudillo, les Espagnols ont rompu avec le fascisme, et, le temps qui passe aidant, Madrid a retrouvé avec le Maroc la voie de la raison. Pas les colonels de la militarchie algérienne qui n’ont su évoluer que dans leurs grades. Pour devenir de croulants généraux.        

 

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