« Qui veut voler trop près du soleil se brûle les ailes. »

William de Britaine

« Il faut donner du temps au temps. »

Miguel de Cervantès

La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a cité le Maroc parmi les pays ayant exprimé leur intérêt à intégrer le bloc BRICS sans préciser s’il s’agissait de demande officielle ou de simples consultation informelle.

Le royaume n’a pas encore communiqué officiellement sur ce sujet.

La ministre a cité en plus l'Algérie, l'Argentine, le Bangladesh, le Bahreïn, la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, l'Égypte, l'Éthiopie, le Honduras, l'Indonésie, l'Iran, le Kazakhstan, le Koweït, le Nigéria, la Palestine, l'Arabie saoudite, le Sénégal, la Thaïlande, les Émirats arabes unis, le Venezuela et le Vietnam.
« En tant que partenariat, les BRICS fonctionnent également sur les principes d’ouverture, de solidarité, de respect mutuel et de compréhension, ainsi que sur une coopération mutuellement bénéfique qui est perçue comme apportant des avantages tangibles », a ajouté la ministre.

Pour comprendre cet engouement, rappelons juste que les BRICS viennent de dépasser en termes de PIB le G7.
Le sommet des BRICS est prévu du 22 au 24 août à Johannesburg, 34 chefs d’État auraient confirmé leurs présence. 

La candidature du Maroc à une adhésion au BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) parait intéressante tant d'un point de vue géopolitique que économique.
Sur le plan géopolitique, le Maroc chercherait à renforcer son influence et sa position sur la scène internationale en rejoignant un groupe de pays émergents. Le BRICS est considéré comme un contrepoids aux puissances occidentales dominantes et pourrait offrir au Maroc une plateforme pour faire valoir ses intérêts et ses préoccupations dans un contexte où les rapports de force traditionnels sont en train de changer sinon au moins de bouger...

En rejoignant le groupe BRICS, le Maroc pourrait également bénéficier d'un accès accru aux marchés des pays membres. 

(plus de 40% DU PIB mondial).

Le groupe BRICS représente une part importante de l'économie mondiale et leur coopération économique est en pleine expansion. Le Maroc, qui cherche à diversifier ses partenaires commerciaux au-delà de ses relations traditionnelles avec l'Union européenne, pourrait voir dans une adhésion au BRICS une opportunité d'accroître ses exportations et d'attirer des investissements étrangers.

Cependant, l'adhésion au BRICS pourrait avoir des implications politiques plus larges pour le Maroc. Le groupe BRICS est souvent perçu comme remettant en question l'ordre mondial établi dominé par l'Occident, ce qui pourrait entraîner des tensions avec les pays occidentaux et certains de leurs alliés régionaux et leurs institutions financières.
La candidature du Maroc à une adhésion au BRICS est une décision qui doit être soigneusement évaluée en tenant compte des avantages économiques potentiels, mais aussi des implications politiques et géopolitiques. 

Le Maroc doit déterminer si rejoindre le groupe BRICS lui permettra de renforcer son influence internationale tout en préservant ses relations actuelles avec  ses partenaires traditionnels. Le froid actuel que connaissent ses relations avec la France ne doit occulter ni la profondeur de nos relations avec la France ni nos relations avec les autres pays de « l’occident ». On pourrait donc manifester l’intérêt et travailler avec les membres et les institutions, devenir membre est une autre étape. 

Le président Algérien, quant à lui, s’est exprimé sur l’adhésion de l’Algérie au groupe des BRICS. Il a indiqué que les membres de l’organisation n’ont pas encore tranché les critères à retenir pour accepter de nouveaux membres, en se félicitant que la candidature de l’Algérie bénéficie d’un soutien au sein de ce bloc.

Même par ces temps d’anti-occidentalisme ambiant, voler trop près du soleil sans donner du temps au temps risque de vous bruler les ailes.