La première visite officielle du président français au Maroc a été un franc succès sur tous les plans, en particulier sur le plan diplomatique, avec l’affirmation de la nouvelle position de la France concernant la souveraineté marocaine sur ses provinces du Sud. Sur le plan politique, cette visite a permis de relancer plusieurs dossiers restés en suspens durant les périodes de malentendus entre les deux parties. Enfin, sur le plan économique, elle a apporté une nouvelle dimension aux relations bilatérales, jamais atteinte jusqu’à présent.

Cette dynamique économique mérite d’être analysée, notamment en termes de volume de contrats signés. En effet, ces accords sont passés de 3 milliards d’euros lors de la dernière visite du président Sarkozy à 10 milliards d’euros, sans compter le contrat entre OCP et ENGIE. Ce dernier pourrait à terme atteindre les 15 milliards d’euros. Par ailleurs, la nature de ces accords a connu un changement de paradigme significatif : ils ne se limitent plus à l’achat de matériel et de biens d’équipement, mais s’étendent désormais à des secteurs stratégiques à forte valeur ajoutée, tels que l’hydrogène, les énergies vertes et la décarbonation.

Un autre aspect marquant de ce tournant dans les relations économiques entre le Maroc et la France est la question du financement : 40 % de ces fonds proviennent désormais du sud de la Méditerranée.

Enfin, un exemple emblématique de cette transformation dans la nature du partenariat entre le Maroc et la France est l’entrée de l’OCP dans le capital de la startup NETZERO, spécialisée dans l’agriculture verte. Ce cas d’école montre comment une entreprise marocaine cherche à se positionner dans des secteurs à fort potentiel en investissant dans une startup française. Ce passage de simple client à celui de partenaire investisseur, ciblant des secteurs stratégiques, est le fruit d’une nouvelle approche voulue et pilotée par le souverain.

Révolu le temps où nous étions cantonnés au rôle de simples clients ; désormais, nous sommes des partenaires stratégiques.

Cette posture décomplexée, qui fait évoluer la relation d’un ancien pays colonisé envers son ancien colonisateur vers un partenariat d’égal à égal, est le résultat d’un travail de longue haleine mené par le souverain au cours des 25 dernières années. Dès les premières années de son règne, le chef de l’État a mis l’accent non seulement sur les infrastructures, mais aussi sur des secteurs stratégiques à forte valeur ajoutée tels que le solaire, l’hydrogène vert, l’éolien et le dessalement de l’eau. Grâce à cette vision, le Maroc peut désormais traiter avec ses partenaires de manière équilibrée et juste.

Cette nouvelle approche constitue la clé de voûte de nos relations de partenariat futures avec nos différents partenaires.