''Cinéma, mon amour ! '' de Driss Chouika : RETOUR A UNE GESTION PLUS DEMOCRATIQUE DU SECTEUR CINEMATOGRAPHIQUE

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Aujourd’hui, après l’ère Sarem Fassi Fihri, de triste mémoire, les professionnels commencent à voir le bout du tunnel.

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Cinéma, mon amour ! de Driss Chouika - QUEL STATUT POUR LA CINEMATHEQUE  NATIONALE ?

« Aujourd'hui, Nous voulons souligner à quel point il importe de mobiliser toutes les parties prenantes, en mettant en œuvre la démarche participative à l'égard des créateurs et des professionnels de ce secteur culturel majeur et en restant constamment réceptif à leurs préoccupations et leurs aspirations, afin d'assurer l'essor de la production cinématographique nationale à tous les niveaux ».

(Extrait du message royal adressé aux participants des Assises Nationales du Cinéma de 2012).

Après une longue période de régression et de dégradation des conditions de gestion et de travail dans le secteur cinématographique, les professionnels nourrissent l’espoir d’une confirmation d’un retour progressif à une gestion plus démocratique du secteur. En effet, les professionnels ont bien souffert pendant sept ans, depuis la nomination de l’ex-directeur à la tête du CCM,  en septembre 2014, de la politique autocratique, anti-démocratique et anti-constitutionnelle qu’il avait instaurée dans la gestion du secteur. En connivence avec l’ex-ministre pjdiste de la Communication, ce directeur de triste mémoire pour l’ensemble de la profession, avait commencé par la suppression des commissions paritaires, composées des organisations professionnelles (chambres et syndicats) et leur remplacement par des commissions fantoches, composées de personnes nommées intuitu-personae, choisies parmi ses proches ou employés de ses sociétés privées, en flagrant irrespect de la Loi 20-99 relative à l’organisation de l’indstrie cinématographique qui stipule, notamment, que le directeur du CCM est tenu de le “gérer en collaboration avec les organisations professionnelles“ ! Il a également fait interdire toute participation des chambres professionnelles à toute forme de participation aux choix des films marocains programmés par les festivals, nationaux et internationaux, avec lesquels le CCM est partenaire. Et comme pour planter le clou dans le cercueil du cinéma national, il avait fait nommer des commissions (Fonds de soutien à la production, aux festivals et aux salles de cinéma) d’une manière unilatérale, sans aucune consultations des organisations professionnelles, comme stipule la réglementation en vigueur et la pratique d’usage dans la profession. Enfin, pour parfaire sa politique de mainmise sur le secteur et dans l’illégalité la plus flagrante, il s’était autonommé Président de la Commission de soutien aux productions étrangères, devenant ainsi juge et partie, avec ses trois sociétés privées de prestations de services aux productions étrangères ! Ainsi, le CCM et “les professionnels de la profession“ ont vécu, de septembre 2014 à septembre 2021, la plus sombre période de l’histoire du cinéma au Maroc. Le CCM était devenu l’exemple type de l’administration publique régie selon la politique désignée par le terme populaire “Bak Sahbi“, basée sur le copinage, le clientélisme et la corruption.

Heureusement que des juges intègres du Tribunal Administratif avaient fini par donner raison à La Chambre Nationale des Producteurs de Films (CNPF), et a rendu, le 27 mai 2021, un jugement définitif annulant la décision de reconduire l’ex-directeur dans son poste.

LES BASES D’UNE NOUVELLE POLITIQUE ?

Aujourd’hui, au vu des nouvelles pratiques et orientations initiées par Mr Mohamed Mehdi Bensaid, le nouveau Ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, les professionnels commencent à voir le bout du tunnel. Il y a, vécue dans la pratique quotidienne, une réelle volonté de relancer le secteur sur de nouvelles bases, plus saines, plus rationnelles, plus démocratiques et plus respectueuses de la légalité et de la réglementation en vigueur.

On l’a ressenti d’abord par la nomination d’une nouvelle commission d’octroi des Cartes d’Identité Professionnelle, où sont représentées les chambres professionnelles. Puis, par la récente association effective des organisations professionnelles et cinéphiles à l’organisation du prochain Festival National du Film, qui a été depuis l’édition de 2015, assujetti à l’autorité unilatérale et autocratique de Mr l’ex-directeur, le Grand Manitou du cinéma national. Et d’une manière générale, une ambiance nouvelle fait souffler un air frais et revigorant sur l’ensemble du secteur.

DES ATTENTES LEGITIMES RECONNUES

Finalement, les professionnels accueillent avec enthousiasme les nouvelles dispositions et projets visant à moderniser le secteur, adapter sa réglementation et sa gouvernance aux principes constitutionnels de la bonne gouvernance et de la gestion démocratique participative prônée par Sa Majesté Le Roi Mohammed VI. Parmi les attentes et projets susceptibles de revivifier le secteur du cinéma national, on peut noter le projet de redynamisation et réactualisation de la réglementation de l’industrie cinématographique nationale, la réorganisation de la Cinémathèque Nationale dans la perspective de mieux sauvegarder la mémoire cinématographique nationale, la révision et la modernisation du concept du Festival National du Film (notamment par le retour à son principe fondateur, basé sur l’itinérance, qui avait l’avantage de toucher le public des différentes villes du pays, au fil des éditions, et l’institution d’une Nuit du Cinéma National, à l’instar de ce qui se fait aujourd’hui partout dans le monde), la réinstauration d’une gestion participative, réactivant la collaboration entre l’administration de tutelle et les organisations professionnelles...ette

Le seul point d’interrogation harrassant demeure cette indécision qui retarde indéfiniment l’appel à candidature pour la nomination d’un nouveau directeur du Centre Cinématographique National, conformément à la réglementation en vigueur dans l’administration publique.

Vaste chantier, en tout cas, prometteur d’un avenir bien meilleur pour le cinéma national.

DRISS CHOUIKA

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