Eté marocain : Les fresques du Moussem zaylachi

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Une liberté qui traverse les couleurs, les formes et les symboles

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Par Hicham Moussaoui (MAP)

Assilah – Le bout du tunnel ? Après de longs et interminables mois de fermeture, dictées par la pandémie, les ruelles de la cité des arts reprennent doucement goût à la vie. Puisant dans l’âme de la ville et son inusable persévérance créative, la fondation du forum d’Assilah propose cette année un menu à la fois éclectique et accessible, brossant un paysage artistique rehaussé par de sublimes fresques murales.

Ils sont dix artistes marocains et un plasticien bahreïni qui ont investi les murs blancs de l’ancienne médina. Ils y créent des fresques murales au fil desquelles des couleurs, formes et symboles éclosent, redonnant à Assilah son charme et mettant en valeur son urbanisme et son essence artistique.

La peinture des fresques murales, qui connait la participation de 11 artistes d’écoles et courants divers, a donné le départ de la 42ème édition du Moussem d’Assilah

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Un air du temps, ancien et actuel, donne aux venelles d’Asilah ce charme désuet unique aux cités antiques

La fondation du forum d’Assilah, organisatrice de l’événement, a laissé aux artistes le libre choix des thématiques. ‘’Les fresques murales reflètent cette inspiration créatrice que la ville d’Assilah exerce sur les plasticiens » dit en deux coups de pinceau l’artiste plasticien Hakim Ghilan.

Une liberté qui traverse les couleurs, les formes et les symboles qui meublent les projets des fresques, qui ont le pouvoir d’aimanter habitants et visiteurs estivaux de la ville.

De Tanger, le plasticien prometteur Mohamed Dabdoubi participe pour la première fois au Moussem culturel d’Assilah. Il a à cœur de saisir l’occasion du retour à la vie après la triste période pandémique, pour apporter sa touche de gaieté aux ruelles de la cité. L’artiste ne cache pas sa joie et forme le vœu de voir ces manifestations s’organiser dans différentes villes marocaines.

Taoufiq Chichani, un artiste casablancais expérimenté, estime, lui, que peindre des fresques murales à Assilah a un goût particulier, car la population est habitué à l’art plastique, figuratif soit-il ou abstrait.

L’artiste, qui a à son actif des fresques murales à Casablanca, Rabat, Agadir, khouribga et à l’étranger, travaille sur une fresque à arrière-plan sombre qu’il meuble de lignes, de signes et de chiffres de couleur blanche, reflétant des visages aux expressions différentes.

Cette thématique du visage, on la retrouve également sur la fresque de la jeune artiste Jihane Lamas, qui a choisi de dessiner aux couleurs de la vie et de l’espoir, à différents degrés du vert.

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Les fresques murales d’Assilah, c’est aussi une école artistique ouverte en plein air, à laquelle participent des enfants de la ville

Lamiae Baloul, l’artiste plasticienne casablancaise, est aux anges, et se sent pousser des ailes. Et le fait savoir. Elle participe pour la première fois à cette manifestation et ‘’les fresques ont ressuscité [en elle et dans la ville] la joie de la rencontre entre artistes et redonné vie à la cité des arts, grâce à cette avalanche de couleurs et de formes’’.

Sa fresque, pour laquelle elle a fait appel à un essaim de volontaires, respire la vie. En dessinant une ville grouillant d’activité, elle semble lancer une invitation-vœu à se laisser embaumer par la douceur de l’art.

Dans son coin de mur, la plasticienne Saoussan Melehi travaille sur le recyclage du papier et de la laine. Elle utilise la technique de l’assemblage pour créer deux fresques murales faisant la part belle au jaune au cramoisi.

Les fresques murales d’Assilah, c’est aussi une école artistique ouverte en plein air, à laquelle participent des enfants de la ville pour donner un coup de main aux artistes. Un moyen, selon la fondation du forum d’Assilah, pour semer les germes de l’art dans l’esprit des jeunes et les mettre sur le chemin du goût raffiné et de la beauté. Le mur de l’école Sidi Mohamed Ali Marzouk leur a ainsi été consacré pour créer une série de fresques reflétant leur propre vision de la cité des arts.

A Assilah, l’art est partout. Outre les fresques murales, un vernissage de l’exposition ‘’jeunes d’Assilah’’ des artistes plasticiens et photographes vient d’avoir lieu à la maison de la culture. Des ateliers en art plastique et sculpture, encadrés par des artistes marocains et bahreïnis, et un autre dédié aux enfants débuteront en fin de semaine.

 

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