Culture
Expo’ : ''Grain de sable'' à la Villa des arts de Rabat
Grains de sable, “Mystique, magique et mélodique, le Sahara chante (...) ce phénomène harmonique, forme sans doute également une source d’inspiration pour certains de ces artistes du Sud”
Rabat - La villa des arts de Rabat a abrité vendredi le vernissage de l’exposition collective “Grain de sable”, organisée par la Fondation Al Mada.
Avec 14 artistes, tous issus du sud du Maroc, cette exposition met en exergue à travers leurs œuvres, les régions du sud du Royaume “dans les teintes mordorées des paysages avec une palette minimaliste et monochromatique, riche en nuances et d'une infinité de tons qui miroitent différemment en fonction des heures du climat”.
“Mystique, magique et mélodique, le Sahara chante (...) ce phénomène harmonique, forme sans doute également une source d’inspiration pour certains de ces artistes du Sud”, indique-t-on sur le catalogue réalisé à l’occasion de cette exposition.
Cet événement artistique qui "révèle l'empreinte de la musicalité du Sahara" présente les œuvres d’un collectif d’artistes dont, Ahmed Bibaoune, Aymane Errachidi, Farida Bouâchraoui, Hassan Abarou, Ismail Oulhaj-Alla, Karim Barka, Kamal Saki, El Imam Djimi, Mohamed El Mourid, Omar Ennaciri, Said Aoubraim,Tarek Rahel et Said Rais, ainsi que "le ténor de la création contemporaine", Mohamed Arejdal.
"J'ai été convié aux côtés de 13 autres artistes par la Fondation Al Mada pour participer à cette exposition collective, ce qui est une bonne démarche pour la promotion artistique", a indiqué El Imam Djimi, dans sa déclaration à M24, la chaîne d'information en continu de la MAP.
"Avec mes six œuvres exposées, je souhaite sensibiliser les visiteurs à l’importance des gravures rupestres, devenues ma passion, et à la nécessité de les protéger contre le pillage et la démolition", a-t-il insisté.
Ce professeur d’éducation plastique, originaire de la ville d'Agadir, a également affirmé que ses œuvres, inspirées de l'art rupestre, reflètent son attachement à la région et aux traditions sahraouies.
Pour sa part, Mohamed El Mourid a expliqué que ses travaux sont construits autour de l'expérimentation de différents médiums, dont la photographie et l’installation.
"Les cinq œuvres principales exposées, réalisées avec une impression sur les peaux, forment grâce à la technique d’installation une seule œuvre, qui illustre les portraits de femmes et traduit un mélange de cultures harmonieux notamment amazigh et juive", a fait savoir cet artiste qui s’identifie comme nomade.
Saluant l'organisation de cette exposition, M. El Mourid a relevé que la particularité de cette manifestation réside dans son caractère collectif, en regroupant 14 artistes dans un même lieu, favorisant ainsi le partage de leurs expériences et aussi leur désir de tenir un évènement du même genre dans la région du Sud.
Fatima Bouâchraoui a, quant-à elle, participé à l’exposition pour représenter sa défunte sœur, l’artiste Farida Bouâchraoui, qui a tiré sa révérence le 12 décembre 2021.
"Professeure à l’université Ibn Zohr à Agadir, l’art de la photographie l'a séduite à l’âge de 13 ans", a expliqué Mme Bouâchraoui, ajoutant que sa sœur avait débuté son expérience artistique avec des clichés illustrant les paysages de sa région avant d'être passionnée par la femme amazigh.
"Farida, femme forte et déterminée, a lié sa passion artistique à sa carrière et a publié deux catalogues photos à savoir +Emotions Amazighes, Regards sur la Femme de l'Anti-Atlas+ et +Les Lumières des Médersas Âtiqas à l'ombre du soufisme+, a-t-elle dit.
Évoquant avec émotion sa sœur, Fatima Bouâchraoui a estimé que l’exposition "Grain de sable” est également un hommage posthume au talent artistique de Farida et une continuité de son œuvre.
"Farida avait préparé cette exposition avec son cœur mais n’a pas pu y prendre part. La maintenir est un grand hommage à sa mémoire", a-t-elle ajouté.
L'exposition "Grain de sable" se poursuit à la Villa des Arts de Rabat jusqu'au 30 juin et se déroulera à la Villa des arts de Casablanca du 21 avril au 30 juin.