Culture
FITUC : Danse de la Mort, Ghalta et Kharif, des œuvres théâtrales de sensibilité et de réalisme
Cette édition a été marquée par un hommage à l’artiste Malika Omari en reconnaissance de sa grande contribution à la culture et à l’art
Casablanca - La pièce théâtrale "Danse de la Mort" du metteur en scène saoudien Malek Al Qallaf a été présentée, mercredi à la faculté des lettres et des sciences humaines Ben M'siK, dans le cadre de la 33ème édition du Festival international du théâtre universitaire de Casablanca (FITUC) qui se poursuit jusqu'au 30 octobre.
A travers cette pièce théâtrale empreinte de sensibilité et de réalisme, le metteur en scène a présenté à l'aide de jeunes talents saoudiens très ambitieux, une pièce expérimentale sur la dualité entre la vie et la mort.
Cette œuvre de théâtre, jouée à distance, aborde la dialectique de la vie et de la mort en focalisant sur les rituels funéraires observés par la famille et les proches en hommage au défunt.
La thématique centrale de cette pièce de 40 minutes interprétée par Kamil Al Ali et Ali Jalouah focalise sur le moment où l'esprit quitte le corps, c'est-à-dire la mort et ses contradictions, son essence et ses manifestations et les peines qu'elle génère pour la famille éplorée et les proches.
Cette pièce relate avec une touche artistique l'après mort et les rites funéraires qui diffèrent d'une région à autre. Ce moment d'intense émotion a été magistralement reflété sur scène par les talentueux comédiens sur fond d'effets sonores et d'autres accessoires adaptés à la thématique.
"Ghalta" au cœur des contradictions des relations conjugales et des mutations sociétales
La troupe de théâtre « Fantasia » de l’Ecole nationale de commerce et de gestion a présenté mercredi 27 octobre 2021, à la faculté des lettres et des sciences humaines Ben M’sik sa pièce intitulée « Ghalta » (Erreur) et ce dans le cadre du Festival international du théâtre universitaire de Casablanca.
La deuxième pièce théâtrale, "Ghalta" (Erreur), mise en scène par Anouar Hassani, a été présentée, dans la soirée de ce même mercredi, à l'espace Abdellah Laroui de la faculté des lettres et des sciences humaines Ben M'sik.
Cette œuvre de la troupe "Fantasia" de l'Ecole nationale de commerce et de gestion traite de la relation entre un mari et son épouse et des contradictions des relations conjugales à la lumière des mutations sociales que connaît cette relation notamment les agitations et les contraintes de la vie quotidienne.
Les rôles de cette pièce théâtrale ont été joués par un groupe d'étudiants dont Mohamed Al-Aam, Chems Iskandar, Nesrine Bahchami et Othman Hadach.
Le réalisateur de la pièce a réussi à faire vivre au public des moments forts en émotions avec des scènes d'une relation de trahison entre un couple marié, l’époux entretenait une relation illégitime avec l'amie de sa femme qui a interprété le rôle d'une conseillère fidèle de la victime.
Le directeur de la pièce théâtrale, Mohamed Maghfoul, explique que cette œuvre adopte une structure de mise en scène qui prend une forme circulaire où la fin est le début, la pièce a commencé avec un appel téléphonique et se termine par une communication et avec la même personne.
Il a également souligné que la pièce théâtrale jette la lumière sur les impacts des moyens de communication modernes sur la société tels les changements dans les relations humaines surtout la propagation de certaines maladies sociales et des phénomènes négatifs comme la trahison conjugale.
Pour Mohamed Al-Aam, membre de la troupe "Fantasia", qui a interprété le rôle du mari qui trahit sa femme, cette œuvre théâtrale, présentée pour la première fois en dehors de l'école, appelle à s'attacher aux valeurs vertueuses et aux bonnes mœurs malgré les contraintes afin que la personne préserve la pureté de son âme et de son humanité.
"Ghalta" jette la lumière sur la relation entre femme et homme et sur les contradictions de la vie quotidienne concernant cette relation, précise le directeur artistique du festival, Fettah Diouri. Elle fait l'objet d'une grande attention aux niveaux national et international en raison de son expérience.
La troupe "Fantasia" a participé à plusieurs manifestations théâtrales nationales et internationales et remporté de nombreux prix au niveau national et international.
'Kharif" de la troupe Anfass, une réflexion philosophique sur l’être et la vie
L’être et la vie dans Kharif, une pièce qui s’interroge
Mardi soir, la troupe Anfass a présenté au théâtre du Studio des Arts Vivants à Casablanca, sa pièce "Kharif" (Automne). La pièce, mise en scène par Asmaa Houri, est une réflexion philosophique profonde sur l’être et sur la vie à travers un récit à forte charge humaine relatant l’histoire d’une femme atteinte de cancer et d’une âme de plus en plus esseulée et rejetée, un supplice exacerbé par l’attitude des autres envers elle.
Elle met à nu une mutilation physique qui n’est pas sans conséquence sur le plan psychologique. Ce récit au contenu humain, est un hymne au corps qui glorifie la vie et nargue la mort.
La pièce met en scène une introspection, un aveu d’une femme qui voit sa vie chamboulée par la maladie et qui dévoile un quotidien fébrile et fragile, redondant et laconique.
Derrière Automne, il y a d’abord un texte de Fatima Houri, sœur défunte d’Asmaa Houri. Un texte douloureux et profond, dont l’adaptation a mis en évidence toute la souffrance d’une femme aux prises avec le cancer.
La pièce basée sur un texte puissant et une chorégraphie contemporaine, glorifie la vie à travers un corps tourmenté qui s’éteint petit à petit, mais qui défie la maladie. Ce spectacle qui célèbre la volonté de vivre et d’affronter la douleur et la souffrance a réussi à atteindre le cœur et l’esprit de tous grâce à une conception esthétique de qualité.
La pièce "Automne" a surtout séduit le public par le jeu des comédiens (parmi lesquels Farida Bouazzaoui et Salima Moumni qui campent les principaux rôles) qui fait dans l'économie des mouvements et rejette l'inutile, l’expression corporelle et une brillante interprétation qui, malgré le sujet douloureux, rend hommage à la vie et à l’amour.
Anfass a décroché, grâce à "Kharif" plusieurs prix notamment le prix de l’écriture théâtrale lors de la 18ème édition du Festival national du théâtre de Tétouan.
La troupe "Anfass" a à son actif de nombreuses pièces telles que "4:48 Psychose - 2011", "Nta houa", "Dmouâ b Lkhoul", "Hiver", "The Spirit Level on stage".
Hommages à Malika Omari, Lahcen Zinoun et Noureddine Miftah
Un autre hommage a été rendu au réalisateur Lahcen Zinoun pour la richesse et la qualité de sa contribution à la scène artistique.
La 33ème édition du FITUC, placée cette année sous le thème "Théâtre et résilience", entend s'adapter à la situation dictée par le contexte de la pandémie à travers la présentation des pièces théâtrales en deux formats présentiel et en ligne.
Le festival, qui accueille chaque année une élite de jeunes artistes des quatre coins du monde représentant des universités internationales et des écoles supérieures, est un carrefour pour les jeunes visant la découverte de graines de comédiens et mettre en lumière leur talent et leur créativité.
Lors de la cérémonie de lancement de cette édition a été marquée par un hommage à l’artiste Malika Omari en reconnaissance de sa grande contribution à la culture et à l’art.
Un hommage a été également rendu au journaliste Noureddine Miftah en reconnaissance de son expérience professionnelle et de sa contribution au rayonnement artistique et culturel du pays. Il a indiqué, à cette occasion, que cet hommage concerne toute la presse nationale et l'ensemble des journalistes.
Un autre hommage a été rendu au réalisateur Lahcen Zinoun, en signe de reconnaissance pour ses différentes contributions à la scène artistique.