Grand prix de la francophonie de l’Académie française à Abdelfattah Kilito qui ''parle toutes les langues, mais en arabe''*

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Le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume, Abdejlil Lahjomri lors de la. cérémonie de remise à Abdelfattah Kilito de l’insigne d’académicien du Royaume, le mercredi 17 avril 2024

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Paris - L’écrivain Abdelfattah Kilito s’est vu décerner le Grand Prix de la Francophonie de l’Académie française pour l’année 2024, a annoncé l’institution dans un communiqué, rapporte MAP.

Dans une autre catégorie, un autre marocain Abdejlil Lahjomri secrétaire perpétuel de l'Académie du Royaume du Maroc, a été décoré en 2022 des insignes de Commandeur de l'Ordre français des Palmes académiques, l'un des plus hauts grades de cet ordre honorifique français, I-institué en 1808 par Napoléon pour honorer les membres éminents de l'Université, il distingue aujourd’hui des personnalités contribuant activement à l’enrichissement du patrimoine culturel.

Fondé en 1986, le Grand prix de la francophonie de l’Académie française est, lui, "destiné à couronner l’œuvre d’une personne physique francophone qui, dans son pays ou à l’échelle internationale, aura contribué de façon éminente au maintien et à l’illustration de la langue française", lit-on dans la présentation de cette distinction.

Le palmarès pour l’année 2024 dévoilé, jeudi soir par l’Académie française, contient 67 distinctions dans les domaines notamment de la littérature, de la poésie, de la critique, de la philosophie, de l’histoire, du cinéma, du théâtre et de la musique française.

* Je parle toutes les langues, mais en arabe est un recueil d’articles, de conférences et de notes de lecture, écrits le plus souvent à la première personne du singulier, avec une infaillible érudition et une pointe d’humour, fourmille de réflexions sur les rapports dans la vie quotidienne et en littérature entre l’arabe littéral, les arabes parlés et les langues étrangères. Le titre est emprunté à Kafka qui rapporte dans son «Journal» ce propos d’une artiste de Prague : “Voyez-vous, je parle toutes les langues, mais en yiddish”, pour dire qu’on ne se libère pas, du moins à l’oral, de sa langue familiale, familière.

En trois étapes – “Comment peut-on être monolingue ?”, “Tu ne me traduiras pas” et “Dia-logos” –, Kilito revisite les problèmes qui ont taraudé les lettrés arabes depuis l’âge classique, et qui portent essentiellement sur la dualité identité/altérité. Il confronte ses “témoins” : «Don Quichotte» et «Les Mille et Une Nuits», Jâhiz et Pétrarque, Goethe et Ibn al-Muqaffa’, Ma’arrî et Roland Barthes, bien d’autres aussi dont Hercule Poirot et Amélie Nothomb… Ce faisant, il éclaire de façon originale la problématique de la traduction, les avatars du bilinguisme littéraire, les origines du roman arabe et l’évolution de la littérature marocaine contemporaine. ( D’après le site Actes Sud)

Né en 1945 à Rabat, Abdelfattah Kilito est professeur à la faculté des lettres et des sciences humaines de la capitale. Il a également enseigné à Paris, Princeton et Harvard. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages en arabe et en français, ainsi que d’études et de recherches publiées dans des revues scientifiques et des journaux marocains et arabes.

Membre de l’Académie du Royaume du Maroc, il a remporté plusieurs distinctions, la dernière étant le Prix international du Roi Fayçal de langue et littérature arabes 2023.

L'Académie française sacre huit étrangers dans ses prix annuels

L'Académie française s'est ouverte comme rarement à la francophonie du monde entier en distribuant huit de ses prix cette année à des étrangers, a-t-elle annoncé jeudi, rapporte de son coté l’AFP.

L'institution, qui peut se targuer d'avoir inventé les prix littéraires dans les années 1670, a élu comme secrétaire perpétuel en septembre un Franco-Libanais, Amin Maalouf. Celui-ci faisait de l'ouverture aux autres pays de la francophonie l'une de ses priorités.

Deux de ces prix sont destinés par nature à des étrangers: le Grand Prix de la francophonie va à l'écrivain et universitaire marocain Abdelfattah Kilito et la Grande Médaille de la francophonie au professeur d'université américain Edwin M. Duval.

Après être devenue la première autrice vivante au programme du baccalauréat de français, la Canadienne Hélène Dorion est couronnée du Grand Prix de poésie, pour l'ensemble de son œuvre.

L'Italo-Belge Salvatore Adamo reçoit la Grande Médaille de la chanson française et le Suisse Ruedi Imbach, qui écrit aussi bien en français qu'en allemand, le Grand Prix de philosophie.

Le Grand Prix Hervé Deluen, décerné à ceux qui défendent le français comme langue internationale, récompense un Ukrainien francophone, le philosophe Constantin Sigov.

L'Américain Dana Kress, spécialiste de la littérature louisianaise, et l'historien italien Francesco Massa font partie des lauréats du Prix du rayonnement de la langue et de la littérature françaises. C'est aussi le cas d'Emmanuel Khérad, le présentateur de l'émission La Librairie francophone, diffusée dans plusieurs pays mais que la radio France Inter a décidé d'arrêter.

Enfin, plus audacieux, le Grand Prix Moron couronne un ouvrage initialement publié en anglais: l'essai "La Survie des médiocres" de l'Israélien Daniel S. Milo, qui enseigne à Paris.

Autres lauréats notables: Florian Zeller avec le Prix du théâtre, le dessinateur Plantu avec le Prix Léon de Rosen (ouvrage sur l'environnement) après "Sale temps pour la planète", ou encore le réalisateur Pascal Bonitzer avec le Prix du cinéma. (Quid avec MAP et AFP)

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