Cette semaine, à Conakry (Guinée), le Maroc a été célébré dans une ambiance qui reflète les fortes relations entre les deux pays depuis plusieurs décennies. 

C’est autour du développement par la valorisation de l’éducation et de l’économie du savoir que Guinéens et Marocains se sont rencontrés. Le Maroc, invité d’honneur de la 14ème édition des 72 heures du livre qui a ouvert ses portes samedi, y était représenté par une délégation du ministère de la culture, quelques éditeurs et des intellectuels. 

^{Abdeljalil Lahjomri qui y participe en visite à l’établissement scolaire dont une des classes porte désormais son nom.} 

Le Secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri qui y participe a été invité à visiter un établissement scolaire dont une des classes porte désormais son nom. Geste de portée symbolique indéniable chaleureusement salué par les responsables et les élèves, il indique que c’est par la consolidation des liens intergénérationnels que les Africains, par-delà toutes sortes de frontières, peuvent être acteurs du futur au lieu de continuer à en subir les effets. 

Sensible à l’Afrique, son continent, et à sa culture qui reste pour sa connaissance par les Africains eux-mêmes otage des ‘’correspondances, Abdejlil Lahjomri qui entend mettre en place une ligne directe en créant au sein de l’Académie du Royaume un chaire africaine, a fait part de son intention d’accueillir à l’Académie les brillants bacheliers de l’établissement qui l’a honoré pour un échange fructueux avec les meilleurs bacheliers marocains. 

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, cette journée s’est poursuivie par un autre événement mettant en évidence tout l’intérêt qu’il importe de donner dans notre continent à l’économie de la connaissance comme levier de création de richesses à valeurs ajoutées : la remise du titre de Doctorat Honoris Causa à Abdeljalil Lahjomri par la prestigieuse Université Générale Lansana Conté de Sonfonia.

^{Emu et heureux, Abdeljalil Lahjomri a dit combien et depuis longtemps, il était mu par un "désir de Guinée "}

Dans un amphi archi-comble, où le Maroc a  été représenté par son ambassadeur à Conakry et par la présence d’une pléiade d’intellectuels, d’universitaires et de cadres de l’Académie du Royaume du Maroc, le Président du jury désigné a tenu à relater le riche  parcours  académique et universitaire de M. Lahjomri légitimant l’insigne  distinction qui lui est faite. Parcours émaillé, dit-il, d’éminents services rendus " aux sciences, à la culture, à la paix universelle ". Et surtout parcours porté par une " admirable vision pour une Afrique au rendez-vous avec la mutualisation des savoirs". 

Emu et heureux, Abdeljalil Lahjomri a dit combien et depuis longtemps, il était mu par un "désir de Guinée ". Désir qui relève de la période où il fut chargé d’accompagner dans leur scolarité deux des enfants de Feu le Président Lansana Conté. Sa première rencontre avec la Guinée, rappelle-t-il, remonte à une vingtaine d'années et dont le souvenir est toujours resté vivace en lui. Exprimant sa joie d’y retourner aujourd'hui, il n’a pu pour autant taire une question : "pourquoi moi ?" avant d’ajouter : " d’autres (...) mériteraient d’être élevés à cette impressionnante dignité".

Poursuivant, il a pointé les enjeux auxquels les Africains sont appelés à faire face : sortir des identités étriquées, relever les défis de l’innovation, bâtir dans les valeurs de l’humain. Il conclura en rappelant que là réside la vocation de l’Académie du Royaume du Maroc au sein de laquelle la Chaire, récemment créée, des littératures et des arts Africains aura à jouer un rôle d’avant-garde pour former à " préparer à affronter les incertitudes menaçantes du monde de demain".