Culture
''Les populations et les territoires du Maghreb du VIIè au XIè siècle'' de G. Lazarev, l’œuvre très utile de l’Académie du Royaume
L’ouvrage de 483 pages se décline en trois parties, et un cahier séparé de 21 cartes
Rabat- L’Académie du Royaume du Maroc vient de publier "les populations et les territoires du Maghreb du VIIè au XIè siècle (650-1050): quatre siècles de géohistoire au Maghreb" de Grigori Lazarev.
Cet ouvrage se propose de traiter de deux thématiques de géohistoire, celle des territoires politiques et celle de l'histoire des peuplements, en tentant de construire le tableau des territoires et celui des populations du Maghreb pendant les quatre siècles qui vont du milieu du VIIè au milieu du XIè siècle.
L’auteur, Grigori Lazarev a une formation universitaire composite: ethnologie, géographie, sociologie, économie. Ancien fonctionnaire international (FAO), il collabore avec la Banque mondiale et d’autres institutions de financement (Amérique latine, Afrique de l’Ouest, Maghreb, Asie du sud-est). Depuis 1994, il est consultant indépendant, notamment au Maroc auprès du ministère de l’Agriculture et du Haut-Commissariat au Plan
Il est le fruit d’un long travail de recherche et son argumentaire n’a pas échappé à de multiples analyses de détail, justifiées par de très nombreuses références aux sources ou aux études qui ont traité de cette période.
Dans la préface de ce livre, l’historien Bernard Rosenberger indique que ce travail très important, aujourd’hui réalisé, apporte non seulement une masse d’informations, mais une
vision nouvelle fondée sur une relation étroite entre la géographie et l’histoire
L’ouvrage comprend trois parties dont la première traite d’une catégorie de la géohistoire, celle qui s’attache aux territoires politiques, ajoute M. Rosenberger, précisant qu’il y distingue trois périodes, ou temps, qui ont vu les territoires se reconfigurer.
La deuxième partie parcourt les régions du Maghreb et du Sahara pour tenter de comprendre les séquences qui pouvaient expliquer les peuplements dont Al Bakrî et d’autres lui donnaient le tableau au XIè siècle, poursuit-il, notant que la troisième partie porte sur les réflexions thématiques attachées aux leçons qu’il a tirées de ses recherches.
Dans l’avant-propos, Mohamed Naciri, président de l’Association internationale de recherche Al Idrissi, qui a contribué au soutien de cette publication, souligne que cet ouvrage, résultat d’un long travail de recherche, s’est proposé de traiter des populations et des territoires du Maghreb, en projetant un réflecteur de géohistoire sur la haute période médiévale de ces pays.
La première dimension de l’ouvrage est de contribuer à la mémoire historique du Maghreb pendant la période allant de la fin de la période byzantine du VIIè jusqu’au milieu du XIè siècle, poursuit-il, notant que la deuxième dimension renvoie à l’approche méthodologique de l’ouvrage, celle de la géohistoire.
L’autre dimension est celle d’une spécificité de la géopolitique maghrébine qui ressort bien des études des mouvances tribales, relève M. Naciri, ajoutant que l’ouvrage, qui se présente fondamentalement comme un instrument de travail, est dense et d’une approche ardue.
La prise de conscience de l’histoire commune du Maghreb ne pourra que nourrir l’aspiration à son unité trop longtemps entravée, conclut-il.
De son côté, l’historien français et directeur de recherche au centre national de la recherche scientifique, Daniel Nordman, souligne, dans la postface, que ce livre est composé, dans sa structure, de très larges développements sur l’état des connaissances, encyclopédiques, et des questions en cours, synthétiques et thématiques.
L’ouvrage de 483 pages se décline en trois parties, dont la première traite des territoires politiques à travers 4 chapitres : "Regards sur le Maghreb politique avant l’arrivée de l’islam", "le premier temps du Haut Moyen Age maghrébin 650-760/790", "le deuxième temps du Haut Moyen Age maghrébin, 770-900" et "le troisième temps du Haut Moyen Age maghrébin, 900-1050".
La deuxième partie est axée sur "la géographie régionale des peuplements", à travers des chapitres portant sur les "populations du Maghreb al Aqsa", les "populations du Maghreb Al Awsat", les "populations de l’Ifrikiya et de la Libye", le "Sahara central et oriental", les "villes et le littoral" et "les Berbères en Al Andalus et en Sicile".
La troisième partie est réservée, quant à elle, aux thématiques et questionnements. Elle est répartie en chapitres traitant de "la description médiévale de la géographie du Maghreb", des "milieux et pastoralisme", des "sociétés pastorales et géopolitique", des "Ethnies et généalogies", des "tribus, idéologies et religions", de "la géographie des langues" et des migrations et déplacements".
L’ouvrage est accompagné d’une table des cartes des territoires du Maghreb durant la période étudiée.
Grigori Lazarev a une formation universitaire composite: ethnologie, géographie, sociologie, économie. Ancien fonctionnaire international (FAO), il collabore avec la Banque mondiale et d’autres institutions de financement (Amérique latine, Afrique de l’Ouest, Maghreb, Asie du sud-est).
Depuis 1994, il est consultant indépendant, notamment au Maroc auprès du ministère de l’Agriculture et du Haut-Commissariat au Plan. Il participe de façon discontinue mais constante à des enseignements et séminaires universitaires et conduit de nombreux travaux de recherche sur le Maghreb, consultables en ligne (Academia.edu), grigorilazarev@gmail.com.