Mawazine 2024 : Au Chellah, elle chante sa vie, ses angoisse, ses engagements, le Liban, son pays, et les Palestiniens ses voisins

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Sans jamais en faire trop et sans avoir l’air d’y toucher, elle a chanté le Liban, elle a chanté la Palestine, elle a chanté sa vie, et toujours cette note de tristesse au fond de la voix rapidement dissimulée par un rire mi-figue mi-raisin

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Par Fadwa EL GHAZI (MAP avec Quid) 

Il y avait comme une ombre de paix qui a enveloppé de sa sérénité le site historique du Chellah. A ses charmes surannés, Tania Salej a ajouté sa force naturelle d’attraction pour séduire les êtres qui peuplent le site. Délicatement, la douce voix de la chanteuse libanaise Tania Saleh s’est emparée du lieu et de l’auditoire qu’elle subrepticement pris par la main pour l’entrainer dans vie, ses émotions, ses angoisses, ses colères et ses joies. Ses revendications un brin féministes aussi. 

Sans jamais en faire trop et sans avoir l’air d’y toucher, elle a chanté le Liban, elle a chanté la Palestine, elle a chanté sa vie, et toujours cette note de tristesse au fond de la voix rapidement dissimulée par un rire mi-figue mi-raisin. Pour ce qui pourrait bien s’apparenter à un concert de chambre, conçu pour un auditoire de 200 à 300 personne au milieu d’une végétation luxuriante, Tania, agissant sur et interagissant avec un public conquis a offert au Mawazine Rythmes du monde un récital inoubliable.

Le public de fins connaisseurs des sons libanais a répondu présent et s’est délecté de la prestance discrète de Tania Saleh dans l’agréable site archéologique du Chellah, récemment rouvert après restauration. Dans ce havre de paix, l’artiste libanaise a gratifié une assistance, de tout âge, d’un concert mémorable avec une remarquable grâce.

Vêtue d’une longue robe noire, la chanteuse, accompagnée de quatre musiciens dont un bassiste et un saxophoniste, a tenu toutes ses promesses, transportant le public dans un voyage féerique, le temps du concert, en reprenant de célèbres chansons notamment du film "Caramel" de Nadine Labaki.

De son accent libanais qui n’écorche pas l’ouïe, Tania Saleh a exprimé son attachement au Maroc, le qualifiant de "très bon exemple de convivialité".

"C’est la troisième fois que je viens au Maroc", a confié l’artiste libanaise qui s’est dit a dit que dans ce beau pays qu’elle adore, "la scène du Chellah, est un beau cadre historique avec un public élégant’’, qui lui donnent envie de chanter de tout mon cœur", malgré ‘’le moment anormal’’ qu’elle traverse, pensant probablement à son Liban-, à ses Cèdres et aux drames de sa région.

Auteure-compositrice et artiste visuelle libanaise, reconnue comme l'une des pionnières de la scène musicale alternative arabe, venue de Paris la tête et le cœur toujours à Beyrouth où elle est née en 1969, Tania Saleh a commencé sa carrière dans les années 1990 et a su se démarquer par son style unique qui fusionne la musique traditionnelle arabe avec des influences occidentales.

Avec elle et bien d’autres, c’est un air de retrouvailles, après quatre années d’arrêt, qui plane sur Mawazine reparti à la a reconquête des fans dans ce site historique qui accueille la diversité musicale mondiale.

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