Culture
Quand Abdelhamid Jmahri revient du futur
Ces voyages étaient pour découvrir si l'image de la Chine dans la réalité correspondait à celle qui avait peuplé nos imaginaires dans les années 70 et au début des années 80.
Abdelhamid Jmahri, le journaliste a déjà écrit, dans un précédent ouvrage sur "La profession de l’illusion" et dans un autre pris "Un billet aller-retour en enfer". Mais Quand il revient du futur cela donne un récit où l’on croise aussi beaucoup de nostalgie.
Quatre fois il est allé en Chine, quatre fois l’écrivain et journaliste, qui n’a jamais quitté l’USFP même quand celui-ci a failli, quatre fois il en est revenu avec la même certitude : « L'esprit chinois ne réside pas uniquement dans la préservation d'un héritage de 3.000 ans. Il s'agit également d'une population qui vit l'avenir avec intelligence et innovation ».
D’emblée il faut le dire, ni Mao Tsé Toung ni son lointain héritier Xi Jining ne désavoueraient l’ouvrage dont a accouché sa quadruple pérégrination au pays de la longue marche et de la grande muraille.
"Aller en Chine, Retour du futur", son ouvrage, documente de récents voyages dans l’empire du milieu. « Il met en relief les premières observations et impressions sur l'expérience de ce pays », affirme, Abdelhamid Jmahri.
En marge de la cérémonie de présentation et de signature de ce livre, organisée samedi à Casablanca à l'initiative du Centre Loubila de formation aux activités artistiques et culturelles, l’auteur a confié qu'à chaque voyage, il était en quête de réponses aux questions qui trottaient dans les têtes de toute une génération, la sienne, qui a grandi en entendant le mot Chine depuis les années 60 et 70.
"Nous étions fascinés par les photos de Mehdi Ben Barka serrant la main à de hauts dirigeants chinois ainsi que par les livres qui nous parvenaient de Chine. Les discussions battaient leur plein dans les universités. Tout cela fut le socle d'une première familiarisation avec la Chine", précise l'auteur, également directeur de rédaction et de publication du quotidien arabophone "Al Ittihad Al Ichtiraki".
Ces voyages, ajoute-t-il, ont été une expérience pour découvrir si l'image de la Chine dans la réalité correspondait à celle qui avait peuplé son imaginaire dans les années 70 et au début des années 80.
A cheque pèlerinage à cette Mecque du communisme à la sauce capitaliste, ou du capitalisme à la sauce communiste, il n’en revient que plus fasciné « par la société chinoise, une société organisée qui accompagne les mutations et les transformations majeures que connait le domaine de l'intelligence. »
Mais le quotidien des Chinois n’est pas seulement ce long fleuve où l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau, mais un écoulement de temps fait de dur labeur et de sérieux. Abdelhamid Jmahri, en est convaincu, 2020 aurait été l'année de l'élimination totale de la pauvreté en Chine si la pandémie ne s'en était pas mêlée.
"Aller en Chine, Retour du futur" regroupe de nombreux aspects de l'expérience chinoise, mais l’auteur qui n’en est pas à son premier ouvrage, à la fois journaliste, écrivain et poète, est conscient qu’il est « impossible de résumer la Chine, ainsi que ses voyages et expériences dans ce pays dans un seul livre ». Trop petit pour l’immensité géographique, historique, économique te technologique d’un pays qui tout au début de sa révolution voulait d’abord assurer un bol de riz par jour à chaque chinois, mais aussi, dixit la camarade Mao, œuvrait pour « que cent fleurs s’épanouissent, que cent écoles rivalisent »