Souviens-toi des abeilles, le roman écolo-poétique de Zineb Mekouar bourdonne à l’Unesco

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Si l’histoire sort de l’imaginaire de Zineb Mekouar, le village apicole auquel elle fait référence est bien réel, c’est celui abritant le "Rucher d’Inzerki" où les abeilles ne bourdonnent plus comme avant

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Paris - L’écrivaine marocaine Zineb Mekouar a présenté, jeudi soir au siège de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à Paris, son deuxième roman "Souviens-toi des abeilles" (éditions Gallimard), une roman écologique et une ode à la ruralité et à la tolérance.

Outre sa portée littéraire, le roman promis à un grand succès avec déjà une présélection pour le Prix Jean Giono 2024, impressionne de par la démarche poétique singulière de l’auteure qui aborde avec douceur et finesse la problématique du changement climatique.

Cette démarche, entre cri d’alerte et chant d’espoir, a été saluée à l’unisson des échanges lors de la présentation de l’œuvre le temps d’une agréable rencontre organisée par l’ambassadeur-délégué permanent du Royaume du Maroc auprès de l’UNESCO, Samir Addahre, et l’ambassadeure marocaine à Paris, Samira Sitail, en présence d’une pléiade de personnalités issues de différentes sphères, diplomatique, culturelle et médiatique.

Contrairement à son premier roman "La poule et son cumin" (JC Lattès, 2022), où elle évoque de manière "crue et dure" les drames des avortements clandestins, Zineb Mekouar a expliqué, lors ces échanges modérés par la journaliste Myriam Bounafaa (France Info), avoir choisi cette fois de parler de "l’amour maternel" à travers le regard innocent et rêveur d’un enfant, "témoin de la terre qui sèche et des abeilles qui ne bourdonnent plus", en référence à "la terre nourricière qui ne nourrit pas", sur fond de changement climatique.

Le roman relate l’histoire captivante d’Anir, un garçon de dix ans vivant dans le sud du Maroc, qui aime écouter les histoires de son grand-père, en particulier celles évoquant le Rucher du Saint - le plus ancien rucher collectif du monde - perché sur un flanc de montagne du Haut-Atlas. Tandis que le garçon grandit en apprenant à s’occuper des abeilles, sa mère et son grand-père lui cachent un lourd secret.

Si l’histoire sort de l’imaginaire de Zineb Mekouar, le village apicole auquel elle fait référence est bien réel, c’est celui abritant le "Rucher d’Inzerki" où les abeilles ne bourdonnent plus comme avant, avec le changement climatique, a-t-elle précisé.

Intervenant à l’ouverture de cette rencontre, marquée par la projection d’un documentaire consacré à ce Rucher, Mme Sitail a loué le talent de la romancière marocaine qui, à travers son écriture, met la lumière sur ce site fascinant, méconnu de beaucoup, mais surtout sur "l’urgence de faire face aux bouleversements climatiques qui nous touchent et qui fragilisent nos écosystèmes".

"Le Rucher d’Inzerki, au centre de son récit, est à la fois fascinant et chargé de symboles. Peu de gens le connaissent, pourtant il est considéré comme le plus grand Rucher traditionnel du monde. Et sans doute le plus ancien. Il est situé dans les montagnes de l’Atlas, c’est un véritable trésor du patrimoine amazigh. Il représente non seulement un savoir-faire ancestral mais aussi un lien très précieux entre l’homme, la nature et le temps", a souligné l’ambassadeure.

Malheureusement, déplore la diplomate, ces dernières années, le rucher a connu "une forte dégradation et une désertion inédite des ruches".

"Ce Rucher risque de disparaître sous la pression du changement climatique. Il reste néanmoins un emblème d’espoir et de mémoire collective", a relevé Mme Sitail qui souhaite voir le site d’Inzerki inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, ce qui "serait une reconnaissance de valeur culturelle, historique et écologique et un levier crucial pour sa préservation".

Evoquant "une œuvre puissante, empreinte de sensibilité", l’ambassadeure du Maroc à Paris a noté que le roman de Zineb Mekouar "nous invite à réfléchir sur des enjeux à la fois intimes et universels : la sécheresse, le patrimoine, mais aussi l’identité et la transmission", ajoutant que cette oeuvre "résonne avec les défis de notre époque et les maux de notre temps".

Si avec son premier roman, Zineb Mekouar avait fait une entrée remarquable sur la scène littéraire, l’ambassadeure s’est dite convaincue que l’aventure se poursuit pour celle qui "assoit définitivement sa place parmi les écrivaines majeures, capable de marquer de son empreinte la scène littéraire et de résonner avec les grandes voix de notre temps".

Zineb Mekouar est née à Casablanca en 1991. Elle vit à Paris depuis 2009. Son premier roman, "La poule et son cumin", (JC Lattès, 2022), a fait partie des finalistes du Goncourt du premier roman 2022 et figuré sur la liste des "coups de cœur de l’été 2022" de l’Académie Goncourt.

Elle fait actuellement partie de la première sélection du Prix Jean Giono 2024 pour son roman "Souviens-toi des abeilles".

Parrainé par la Fondation Jan Michalski, le Prix Jean Giono est décerné au meilleur raconteur d’histoire et couronne un ouvrage écrit en français faisant une large place à l’imagination.

La remise de ce Prix prestigieux aura lieu le 14 novembre prochain à Paris.

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