Alors que le président sortant, et fort probablement rentrant, Abdelaziz Bouteflika doit «effectuer ses contrôles médicaux périodiques», à Genève le 24 février, la campagne électorale destinée exclusivement à le reconduire connait de forte perturbations qui donne des sueurs froides à ses partisans.

Le séjour de Bouteflika sera «court», indique la présidence dans un communiqué laconique  publié par l'agence de presse officielle APS. Au pouvoir depuis 1999, le président Bouteflika, se rend régulièrement à l'étranger pour des «contrôles médicaux périodiques», depuis un AVC dont il a été victime en 2013 et qui l'a cloué dans un fauteuil roulant.

Le dernier séjour médical de M. Bouteflika de cinq jours en Suisse remonte à fin août dernier. L'AVC qui l’a terrassé  l’a contraint à une absence presque totale de scène publique en Algérie, mais ne l’a pas empêché de se présenter au mépris de la constitution pour un cinquième mandat qui ferait de lui un président à vie.

Cette prétention n’est pas son scandaliser les Algériens qui depuis quelques jours, organisent partout en Algérie des marches et des manifestations  hostiles au cinquième mandat. « Manifestants, à visage découvert, ils n’hésitent plus à dénoncer le pouvoir ou à s’en prendre au « symbole Bouteflika », relève le site TSA qui note qu’il y a comme un climat de fin de ”peur sur la ville”.

Dans certains édifices publics, les manifestants n’ont pas hésité à arracher les portraits du président et à se filmer les piétinant. Si bien que le pouvoir ne sait plus sur quel pied danser et hésite entre une répression tout azimut plus conforme à sa doctrine, ou à laisser faire pour voir venir et éviter un embrasement principal risque que fait courir la candidature à un cinquième mandat.

A Alger où les manifestations sont interdites les autorités ont déployé ce vendredi un important dispositif sécuritaire et fermé les accès conduisant au centre ville. 

Pour limiter les risques de propagation, le pouvoir militaire use des excipients habituels, dispersion musclée des manifestants, interpellations, menace d’une féroce répression, perturbation de l’accès à Internet…