Argentine : le président demande au Congrès de déclarer l’état d’urgence pour sauver l’économie et réformer l’Etat en deux ans

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Javier Milei, président de l’Argentine au milieu de partisans lors de la campagne pour les primaires du 13 août, au Movistar Arena de Buenos Aires, le 7 août 2023.. (Photo Luis ROBAYO / AFP)

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Buenos Aires - Le nouveau président argentin, Javier Milei, a soumis au Congrès un projet de loi, composé de plus de 660 articles, pour déclarer « l’état d’urgence » pendant les deux prochaines années dans les domaines économique et financier, afin de révolutionner le fonctionnement du pays.

Le projet de loi intitulé « Bases et points de départ pour la liberté des Argentins » vise à accorder les pleins pouvoirs au président pour procéder aux réformes nécessaires, jusqu’en décembre 2025, dans les secteurs économique, financier, fiscal, de la sécurité sociale, de la défense, de l’énergie, de la santé, de l’administration et des affaires sociales.

Le pavé de plus de 350 pages et 664 articles, qui a été remis mercredi lors d’une cérémonie sobre par le ministre de l’Intérieur au président du Congrès, s’ajoute au méga-décret pour la « dérégulation » de l’économie, promulgué la semaine dernière. Les deux textes devront être entérinés rapidement par les législateurs lors de sessions extraordinaires, selon le souhait de l’exécutif.

"Il est proposé au Congrès de rendre effective la délégation législative prévue à l’article 76 de la Constitution nationale, en déclarant l’état d’urgence dans les domaines économique, financier, fiscal, de la sécurité sociale, de la défense, des tarifs, de l’énergie, de la santé, de l’administration et des affaires sociales, jusqu’au 31 décembre 2025", lit-on dans les considérants de ce projet de loi inédit.

Le texte porte sur une vaste réforme électorale, des amendements fiscaux sans précédent et une amnistie fiscale. Il impose également des restrictions aux manifestations, prévoit des procès avec des jury populaires et donne au pouvoir exécutif le droit de privatiser une quarantaine d’entreprises publiques, dont les compagnies pétrolière et aérienne, ainsi que la Banque d’Etat.

Le projet de loi introduit également des changements au niveau de l’Office de lutte contre la corruption et de la composition de la Chambre des députés et revoit le financement des partis politiques.

Le texte alourdit les peines pour blocage de routes lors des manifestations et aggrave les peines pour le délit de résistance à l’autorité.

Le porte-parole de la présidence, Manuel Adorni, a indiqué que ce texte porte sur une réforme profonde de l’État et vise à « libérer les Argentins du poids de l’État qui nous a tant fait de mal. Cela relève de la responsabilité des députés et des sénateurs, que nous espérons qu’ils soutiendront ce que le peuple a choisi", en élisant Javier Milei.