Chine : L’Axe central de Beijing où le passé et le présent s’entremêlent - Par Abdelghani AOUIFIA

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Une profusion de sites architecturaux antiques s’éclate au long de l’Axe. Les plus connus sont la Cité Interdite, avec ses mystères impénétrables et le Temple du Ciel, avec ses imposantes structures et ses vastes jardins.

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Par Abdelghani AOUIFIA (Correspondant permanent de la MAP à Pékin)

Beijing - Comme un fleuve aux eaux claires, l’Axe central de Beijing, une ceinture de 7,8 KM, coule en douceur à travers le centre de la capitale chinoise, relatant l’extraordinaire marche de l’Empire du milieu vers la modernité tout en gardant jalousement son passé glorieux.

Vue du ciel, la ceinture, qui remonte à la dynastie Yuan (13e siècle), parait comme une artère bien soignée, dessinée au millimètre près, traduisant l’attachement des Chinois à la perfection, la précision et le détail. Rien n’est laissé au hasard.

De son point de départ à la porte Yongdingmen, au sud et allant jusqu’à la Tour de la Cloche, au nord, l’Axe est parsemé de monuments qui racontent l’histoire non seulement de Beijing mais celle de la Chine toute entière.

Une profusion de sites architecturaux antiques s’éclate au long de l’Axe. Les plus connus sont la Cité Interdite, avec ses mystères impénétrables et le Temple du Ciel, avec ses imposantes structures et ses vastes jardins. Ces sites reflètent, à travers leur design, le savoir-faire millénaire des constructeurs et les conceptions philosophiques de l’architecture chinoise ancienne.

Telle une mélodie, l’histoire se côtoie en harmonie avec la modernité criante du centre de cette métropole de 26 millions d’habitants. L’Axe central l’illustre de la manière la plus éloquente. Les Pékinois affirment, non sans fierté, que l’Axe, par ailleurs ceinture la plus longue et la mieux préservée au monde, incarne l’âme de leur capitale.

Liang Sicheng, célèbre architecte chinois, avait dit que c’était la construction de l’Axe central qui a façonné l’aspect majestueux de Beijing. La déclaration est pertinente. C’est au long de l’Axe que le Grand Beijing s’est construit et s’est modernisé au fil des ans pour jouer pleinement son rôle de capitale de la deuxième puissance économique mondiale.

Avec les 15 sites historiques qui trônent au long de son itinéraire, l’Axe est l’incarnation de la civilisation chinoise, affirme Li Yan, un jeune étudiant, qui ne cache pas son admiration pour le travail accompli pour donner à l’Axe la place qu’il mérite dans le tissu urbain et architectural de Beijing.

Depuis sa construction il y a presque 700 ans, l’Axe a été témoin des changements socio-économiques, politiques et urbains qui se sont opérés en Chine. Changements qui ont vu la Chine réussir sa mutation et poursuivre la marche de la modernisation à un rythme qui laisse parfois les observateurs perplexes.

Du haut d’une colline artificielle, érigée dans l’enceinte d’un des jardins aménagés depuis des siècles autour de la Cité Interdite, on peut voir et apprécier les gratte-ciels géants et modernes de Guomao, le quartier d’affaires de Beijing. La colline offre aussi une vue panoramique du réseau routier ultramoderne desservant la capitale et facilitant la circulation effrénée sur ces artères, le tout baignant dans une histoire que l’Axe central incarne majestueusement.

L’Axe ne cesse de gagner en vitalité et en notoriété internationale. La ceinture se prépare à renouer avec les flux des touristes étrangers après la levée des drastiques mesures de contrôle sanitaire mises en œuvre durant la pandémie du Covid-19.

Surtout, les autorités chinoises veulent donner une stature mondiale à cette ceinture, en postulant pour le statut de patrimoine mondial de l’Unesco.

A cette fin, un plan de gestion de la protection de l’Axe a été dévoilé au début de 2023. Le plan se veut une mise à niveau des règles de protection du site avec les exigences du patrimoine mondial.

Tout un écosystème est développé autour de ce site magique, avec des stratégies de soutien pour les propriétaires fonciers, les résidents locaux, les visiteurs étrangers, les experts et les universitaires ainsi que le grand public pour renforcer la participation sociale à la conservation du patrimoine.

Le numérique est mis à contribution, dans le cadre d’une stratégie soutenue par le géant de l’Internet, Tencent, pour apporter des solutions innovantes à la protection et la promotion de ce vaste site historique.

L’Axe central de Beijing n’exprime pas seulement la continuité et le développement à long terme de la civilisation chinoise, mais démontre également son histoire pluraliste, explique Lyu Zhou, directeur du Centre du patrimoine national de l’Université Tsinghua.

L’intérêt du public dans la protection de la ceinture fait de ce site historique « un excellent exemple » de cohésion sociale et de promotion du développement durable, estime l’expert, relevant que l’Axe central illustre pleinement la place de Beijing non seulement en tant que ville impériale mais également en tant que capitale du futur.

 

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