Coup d’Etat en Guinée : Dans l'attente de la réunion de la CEDEAO, vraisemblablement sans conséquences

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Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya (C), chef des putchistes guinéen, à Conakry le 6 septembre 2021

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Les dirigeants des Etats ouest-africains (CEDEAO) se sont réunis mercredi en visioconférence pour examiner la réponse à apporter au coup d'Etat militaire en Guinée, exposée à des sanctions régionales.

Les dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), dont fait partie la Guinée, ont entamé en début d'après-midi ce sommet virtuel pour "discuter de la réponse à apporter à cette violation claire de notre charte sur la bonne gouvernance", a dit en ouverture le président Nano Akufo-Addo dans un bref propos au nom de la présidence ghanéenne de l'organisation.

La réunion s'est ensuite poursuivie confidentiellement.

Dès dimanche et le putsch qui a renversé le président guinéen Alpha Condé, vétéran de la politique ouest-africaine et habitué de ces sommets, la Cédéao avait exprimé une ferme condamnation, et exigé la libération de M. Condé ainsi que le "retour à l'ordre constitutionnel sous peine de sanctions".

La Cédéao, qui a condamné la prise de pouvoir et l'arrestation de M. Condé dimanche, doit se réunir en sommet extraordinaire virtuel à partir de 14H00 GMT. L'organisation régionale se retrouve dans une situation comparable à celle qu'elle a connue lors d'un putsch similaire au Mali voisin en août 2020.

Elle avait alors pris des sanctions essentiellement économiques - arrêt des échanges commerciaux hors produits de première nécessité, fermeture des frontières - et suspendu le pays de l'organisation. Ces sanctions avaient été levées à la suite de l'engagement des militaires maliens sur la voie d'une transition de 18 mois maximum pour rendre le pouvoir à des dirigeants civils issus d'élections. 

Le putsch contre Alpha Condé, qui semble ne pas trop déplaire à la France très présente dans ce pays, a suscité une large réprobation internationale et des appels à la "libération immédiate" de M. Condé et au rétablissement de "l'ordre constitutionnel" dans ce pays pauvre aux importantes ressources minières.

Avec la Guinée, un des pays les plus pauvres de la planète lui aussi plongé dans une crise profonde, les dirigeants de la Cédéao doivent de surcroît se prononcer sur un important producteur de bauxite, minerai essentiel à la fabrication d'aluminium, employé dans des industries aussi diverses que l'automobile ou l'alimentation.

Les incertitudes sur l'approvisionnement à la suite des évènements de Guinée ont fait monter l'aluminium à son prix le plus haut depuis 13 ans sur le marché des métaux à Londres.

Les putschistes, qui ont promis une "concertation" nationale en vue d'une transition politique confiée à un futur "gouvernement d'union nationale" prétendent avoir agi pour mettre fin à "la gabegie financière" et au "piétinement des droits des citoyens".

Ils ont dissous le gouvernement et les institutions et aboli la Constitution qu'avait fait adopter M. Condé en 2020 en invoquant ce changement de loi fondamentale pour se représenter après deux mandats, malgré des mois de contestation.

Détenus libérés 

Près de 80 détenus, dont plusieurs figures de cette contestation, ont recouvré la liberté mardi soir à la suite de consultations entre les nouvelles autorités, l'administration pénitentiaire et leurs avocats.

Les militaires ont instauré un couvre-feu et fermé les frontières, avant d'en annoncer lundi la réouverture.

Aucun décès lié au putsch n'a été rapporté officiellement. Mais des médias guinéens ont fait état d'une vingtaine de morts dans les rangs de la garde présidentielle. Les photos et noms d'au moins une dizaine de victimes, accompagnés de messages de condoléances, circulaient sur les réseaux sociaux.

Le coup d'Etat a reçu le soutien d’une coalition de l'opposition dirigée par le principal adversaire de M. Condé, l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo