Démission du président de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections en Tunisie

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Le président de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE) en Tunisie, Chafik Sarsar, a annoncé, ce mardi 9 mai, sa démission, au moment où le pays se prépare pour les élections municipales du 17 décembre prochain.

Chafik Sarsar a justifié sa décision surprise par « une profonde divergence au sein du conseil de l'instance, altérant même les principes et les valeurs démocratiques », sans plus de précision.

Le vice-président de l'ISIE, Mourad Moulhi, et un membre, Lamia Zergouni, ont également présenté leur démission, rapportent des médias locaux. 

Chafik Sarsar a appelé l'Assemblée des Représentants du Peuple (ARP, parlement) à « remplacer les membres démissionnaires dans les plus brefs délais », avant la fin de l'actuelle session parlementaire.

La démission du président de l'ISIE, qui avait mené à bien l'organisation des présidentielles et des législatives de l'automne 2014, ne manquera pas d'exaspérer la crise politique dans le pays, où plusieurs voix se sont élevées pour réclamer le changement du gouvernement Youssef Chahed.

Le président Béji Caid Essebsi devra s'adresser, ce mercredi 10 mai, aux Tunisiens pour réitérer, selon les observateurs, son soutien au gouvernement, confronté à des protestations sociales un peu partout et à une conjoncture économique peu favorable à la relance tant espérée.

Alors qu'elles étaient programmées pour 2016, les élections municipales ont été, à maintes fois, reportées, faute de loi électorale et de compromis sur la date de leur déroulement.

L'ISIE avait mis en garde que l'organisation de cette consultation ne devrait pas au-delà de 2017, sinon toutes les dispositions de la Constitution relatives à la gouvernance locale seraient tombées à l'eau.

Par ailleurs, les élections municipales n'ont plus eu lieu en Tunisie depuis sept ans et les conseils élus ont été dissous dans l'effervescence de la révolution de 2011. Ils ont été remplacés par des délégations spéciales nommées par le gouvernement, ce qui en a résulté une grave dégradation des services publics de proximité et des conditions de vie dans les centres urbains.

 

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