Des centaines d'habitants du sud du Liban bravent l'armée israélienne, 15 morts

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Des sauveteurs à Chaqra transportent une personne blessée, abattue par des soldats israéliens après avoir tenté de marcher vers Mais al-Jabal, dans le sud du Liban, le 26 janvier 2025. (Photo par Mahmoud ZAYYAT / AFP)

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Des centaines d'habitants du sud du Liban ont bravé dimanche l'armée israélienne et tenté de retourner dans leurs villages, certains toujours occupés par les forces israéliennes qui ont ouvert le feu en leur direction, faisant 15 morts selon les autorités libanaises.

Des convois de dizaines de voitures, ont convergé vers plusieurs villages dévastés par la guerre entre la formation pro-iranienne, qui en est ressortie affaiblie, et l'armée israélienne.

En vertu de l'accord qui a mis fin le 27 novembre à deux mois de guerre ouverte, seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU peuvent être désormais déployés dans le sud du Liban, d'où l'armée israélienne était censée avoir achevé son retrait le 26 janvier.

Mais Israël a annoncé vendredi que l'opération de retrait se poursuivrait au-delà de cette date limite, prétendant que l'accord "n'a pas été totalement accompli par le Liban".

L'armée israélienne a tiré dans plusieurs localités frontalières sur "des citoyens qui tentaient de revenir dans leurs villages", faisant 15 morts, dont un soldat de l'armée libanaise et trois femmes et des dizaines de blessés, affirme le ministère libanais de la Santé.

Les Casques bleus, qui ont estimé que les conditions d'un retour des habitants n'étaient "pas encore réunies", ont déclaré qu'il était "impératif d'éviter toute détérioration supplémentaire de la situation" et appelé l'armée israélienne à "éviter de tirer sur des civils en territoire libanais".

"Nous allons revenir" -

Un correspondant de l'AFP a vu des centaines d'habitants dans la ville de Bint Jbeil se rassembler dans la rue principale pour prier lors d'une cérémonie religieuse, avant de se diriger en cortège vers les villages voisins.

Selon lui, des dizaines d'habitants de la localité frontalière de Maïss al-Jabal se dirigeaient à pied vers le village dévasté, où l'armée israélienne est toujours déployée.

"Nous allons revenir dans nos villages et l'ennemi israélien va partir, même si cela fera des martyrs", a affirmé à l'AFP Ali Harb, un jeune homme de 27 ans qui tentait de revenir dans le village dévasté de Kfarkila.

Appel aux parrains de l'accord -

Le président libanais Joseph Aoun a invité les habitants à faire preuve de "sang-froid" et à "avoir confiance en l'armée libanaise", "soucieuse d'assurer votre retour en sécurité dans vos foyers et vos villages".

De son côté, le Premier ministre libanais Najib Mikati a appelé dimanche "les parrains de l'accord de cessez-le-feu à assumer leurs responsabilités (...) et à contraindre l'ennemi israélien de se retirer des territoires qu'il occupe".

Un mécanisme de surveillance réunissant la France, les Etats-Unis, le Liban, Israël et les Casques bleus, a été mis en place pour surveiller l'application de l'accord.

L'armée israélienne a retiré ses forces du secteur côtier du sud du Liban mais est demeurée dans les zones plus à l'est. (Quid avec AFP)

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