International
Egypte : une chanteuse arrêtée pour incitation à la débauche
Une jeune chanteuse pop égyptienne a été arrêtée samedi dernier après la sortie de son premier clip vidéo en lingerie. Les autorités égyptiennes l'ont accusée d’ « incitation à la débauche »
De nombreuses plaintes ont été déposées suite à la publication de la vidéo jugée « indécente », pour la chanson "Andy Zoroof", qui peut se traduire par "J'ai des problèmes avec les filles".
La jeune chanteuse, connue sous le nom de Shyma, apparaît dans une salle de classe léchant une pomme et simulant une fellation sur une banane, devant un tableau griffonné "Classe # 69" et les lettres "Vag".
Après sa détention, la vidéo, qui a gagné 150 000 vues sur YouTube dans les 24 heures après sa sortie, n'était plus disponible sur le site de streaming, et toutes les versions étaient bloquées par l'éditeur.
Le quotidien égyptien Youm7 a écrit que "Shyma donne une leçon de dépravation aux jeunes". Le clip a également suscité de vives réactions sur les médias sociaux.
Sur son compte Facebook, la jeune femme s'est excusée dans un post maintenant supprimé sur lequel elle disait : « je m'excuse auprès de tous ceux qui ont été dérangés par le clip et qui l’ont jugé indécent", a écrit la chanteuse de 21 ans. Shyma a ajouté qu'elle ne s'attendait pas à être "la cible d'une attaque si virulente de la part de tout un chacun ». Selon Egyptian Independent, elle est accusée d'avoir commis un «acte honteux», un crime passible d'une peine maximale d'un an de prison et d'une amende de 300 LE.
L'arrestation de Shyma fait suite aux répressions récentes sur les manifestations publiques de la sexualité en Egypte. Au moins 50 personnes soupçonnées d'homosexualité ont été arrêtées après avoir brandi un drapeau arc-en-ciel lors d'un récent concert du groupe libanais Mashrou 'Leila au Caire. En 2015, le tribunal égyptien a condamné à un an de prison un danseur pour des actes jugés indécents dans un clip, tandis que plusieurs autres ont plaidé coupable et ont été condamnés à des peines de prison pour «débauche» et «incitation à la débauche».