France : les tendances lourdes

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Parce que les politiques ont échoué depuis 30 ans à améliorer la vie des gens, ceux ci n'y croient plus. C'est pour cela que l'Europe fonctionne bien en bouc émissaire et que le monde des Bisounours virtuel de Macron à eu ses supports

L'élection d'Emmanuel Macron, très large grâce aux ralliements mais aussi à la catastrophique prestation de Marine Le Pen, qui a perdu en deux heures les bénéfices de la dédiabolisation, est un écran de fumée. Des observateurs, trop d'observateurs, se sont empressés d'oublier la campagne, le premier tour et ne s'attachent qu'au prétendu renouvellement.

Les cris de colère n'ont plus droit au chapitre. Au contraire on salue l'attachement à l'Europe des Français, leur envie soudaine d'un libéralisme bienveillant et par dessus tout la volonté de voir la gauche, le centre et la droite gouverner ensemble, avec un président Jupitérien. Balivernes, Ils se bercent d'illusions ces commentateurs qui ne voient jamais rien venir. Mais qui sont prompt à expliquer un événement, une fois qu'il est arrivé. Marine Le Pen voulait sortir de l'Europe, Mélenchon avait la sortie en plan B, avec les petits candidats ils ont fait plus de 40%. Et encore chez Hamon, Comme chez Fillon, la nécessité de réformer l'Europe est très fortement soulignée. On a vu l'enthousiasme européen plus évident. Les résultats du deuxième tour n'effacent pas ce point.

Le cri de colère contre la casse sociale reste entier. Le tiers des français qui ont voté Marine ne sont pas raciste. Elle n'a d'ailleurs pas fait des questions identitaire un sujet majeur. Les électeurs de Mélenchon et Hamon se positionnent sur le terrain purement social. Cette fracture ce n'est pas le programme de Macron qui va la combler ou la faire oublier. Il veut approfondir la loi El Khomri, instituée l'inversion de la hiérarchie des normes légales encadrant le salariat, augmenter la CSG, faciliter les licenciements. Diminuer le nombre de fonctionnaires, C'est à dire abaisser le service public. Grâce à son programme Le Pen reprendra en quelque mois les voix perdues au débat.

Ce que Mélenchon a appelé dégagisme est en fait un refus de l'incapacité de la puissance publique. Parce que les politiques ont échoué depuis 30 ans à améliorer la vie des gens, ceux ci n'y croient plus. C'est pour cela que l'Europe fonctionne bien en bouc émissaire et que le monde des Bisounours virtuel de Macron à eu ses supports.

Les ralliements ne sont que de l'écume. Les fractures dénonceront et s'exprimeront d'abord dans la rue, ensuite dans les urnes. La multiplication des mouvements est une preuve de désarroi de ceux qui savent que la désillusion n'attendra pas la fin du quinquennat. L'avenir de la France n'est pas si radieux que le prétendent les commentateurs. Je prend date.