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France : Syndicats et partis dénoncent au son des casseroles le discours ''vide'' et ‘’déconnecté’’ de Macron
Comme à la protestation populaire en France par les opposants à la monarchie de Juillet instaurée en 1830, des manifestants participent à un concert de casseroles pour protester pendant l'allocution télévisée du président français Emmanuel Macron à la nation, après avoir signé une réforme des retraites, devant l'hôtel de ville de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 17 avril 2023. (Photo Philippe LOPEZ / AFP)
Paris - Les syndicats français ont dénoncé le "vide" et "le manque de concret" de l'intervention télévisée du président Emmanuel Macron, qui s'est exprimé lundi soir pour la première fois depuis la promulgation de la très controversée réforme des retraites.
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"Je crois qu’il faut faire attention à ne pas mépriser les travailleurs. On attendait autre chose évidemment. C’est un discours de la méthode pour une dixième fois mais rien de concret", a estimé le secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Laurent Berger, sur la chaîne BFMTV.
"L'apaisement, il fallait le faire sur le sujet qui a créé l'embrasement social, la réforme des retraites, il n'en a pas dit un mot", a-t-il ajouté.
Le syndicaliste a fustigé ainsi "une espèce de vide" dans l'intervention du président de la république et estimé que le chef de l'État n'avait "pas compris" les raisons de la colère des Français.
"La porte a été fermée à triple tour pendant trois mois. Très clairement, d'ici le premier mai il n'y aura pas de rencontre" entre l'intersyndicale et le gouvernement, a souligné M. Berger, après qu'Emmanuel Macron ait proposé de recevoir les syndicats "dès demain matin" lors de son allocution télévisée.
L'intersyndicale avait déjà annoncé en fin de semaine dernière qu'elle n'irait pas rencontrer le gouvernement avant la mobilisation du 1er mai, qu'elle souhaite massive, car elle n'entend pas considérer que l'épisode de la réforme des retraites est clôturé.
"Dès qu’une porte s’ouvre, il la ferme", a fustigé, de son côté, Sophie Binet, secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT), sur LCI, regrettant qu'Emmanuel Macron n’ait pas consulté les syndicats avant de promulguer la loi portant la réforme des retraites. Pour elle, le président de la république "s’enferme dans la crise".
En réaction à la décision des Sages et à la promulgation express du texte par Emmanuel Macron, la CGT a appelé encore les Français à deux journées de mobilisation sociale contre la réforme, les 20 et 28 avril. L’intersyndicale a également appelé à faire de la journée du 1er mai "un moment historique de mobilisations".
Mélenchon : ‘’Les casseroles sonnent plus juste" que Macron
Les principaux partis français d'opposition ont fustigé, lundi, un discours "déconnecté" et "hors de la réalité" de la part du président Emmanuel Macron, qui s'est exprimé lundi soir pour la première fois depuis la promulgation de la très controversée réforme des retraites.
"Complètement hors de la réalité, assume le vol de deux ans de liberté. Les casseroles sonnent plus juste", a écrit, dans un tweet, Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de la France insoumise (LFI), alors que des concerts de casseroles étaient organisés devant de nombreuses mairies de France.
Pour Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a choisi de nouveau de "tourner le dos" et d’ignorer "les souffrances" des Français, en ne prononçant pas le "retrait de la réforme des retraites ou le référendum".
"Cette pratique déconnectée, solitaire et obtuse du pouvoir annonce la poursuite d’un quinquennat de mépris, d’indifférence et de brutalité dont il faudra sortir par les urnes", a-t-elle poursuivi.
"Tout ça pour ça… Ceux qui ont boycotté avaient raison : ils n’ont rien raté", a ironisé, de son côté, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe-Écologie-Les Verts (EELV). "Aucune remise en question. C’est quand même dingue !", a-t-elle complété.
Le porte-parole du Parti socialiste (PS), Pierre Jouvet, a, lui, cinglé "Macron 20h. Rien. Rendez-vous le 1er mai!".
Des milliers de manifestants dans la rue après l’allocution de Macron
Des milliers de personnes ont battu le pavé, lundi soir, dans plusieurs villes françaises, après l'allocution d'Emmanuel Macron, la première du président de la république depuis la promulgation de la très controversée réforme des retraites.
A Paris, des centaines de personnes étaient déjà rassemblées peu avant l'allocution du chef de l'Etat français, qui a été accueillie par des concerts de casseroles.
Estimant ne pas avoir été entendues sur la très décriée réforme des retraites, plusieurs centaines de personnes se sont notamment réunies dans les 10e et 13e arrondissements de la capitale. Comme depuis le début du mouvement de contestation de ladite réforme, des manifestants ont mis le feu à des poubelles et la police a fait usage de gaz lacrymogène.
Plusieurs manifestations ont également été notées à Toulouse où environ un millier de personnes étaient réunies place du Capitole pour contrer l’intervention télévisée du chef de l'Etat.
A Rennes, des centaines de personnes étaient réunies aussi devant l'Hôtel de Ville pour donner une "casserolade" assourdissante, alors qu'à Lyon, des centaines de personnes se sont rassemblées également devant l’hôtel de ville, et plusieurs centaines en ont fait autant à Marseille sur le Vieux-Port avant de se diriger vers l’hôtel de ville. Des habitants ont soutenu les marcheurs en tapant sur des casseroles ou des poêles à l'aide de cuillers ou d'autres ustensiles sur leur balcon.
À Angers, environ 200 manifestants se sont rassemblés devant la gare. À Strasbourg, des bagarres ont éclaté en marge d'une manifestation sauvage.
Dans l’Ouest, des rassemblements ont aussi lieu à Brest à Laval, ou encore à Caen.
Lors de sa première allocution depuis la promulgation de la très décriée réforme des retraites dans la nuit de vendredi à samedi après la validation de l'essentiel du texte par le Conseil constitutionnel, Emmanuel Macron a défendu des "changements nécessaires", tout en reconnaissant que le texte n'est pas "accepté" par les Français.
Il s'est donné "cent jours" pour lancer un plan d'"apaisement" et "d'action" d'ici le 14 juillet, après la "colère" suscitée par la réforme des retraites, chargeant la cheffe du gouvernement de présenter "dès la semaine prochaine" une feuille de route.
Il a par ailleurs annoncé vouloir bâtir un "nouveau pacte de la vie au travail" dans les prochaines semaines et appelé patronat et syndicats à une série de négociations.
L'intersyndicale avait déjà annoncé en fin de semaine dernière qu'elle n'irait pas rencontrer le gouvernement avant la mobilisation du 1er mai, qu'elle souhaite massive, car elle n'entend pas considérer que l'épisode de la réforme des retraites est clôturé.
Depuis janvier, des centaines de milliers de Français ont défilé sur plusieurs semaines contre la réforme dans des manifestations, émaillées de heurts et de violences policières, jusqu'à le dernier épisode vendredi dernier avec la validation du texte par le Conseil constitutionnel et sa publication au Journal officiel samedi.
En réaction à la décision des Sages et à la promulgation express du texte par Emmanuel Macron, la CGT a appelé encore les Français à deux journées de mobilisation sociale contre la réforme, les 20 et 28 avril. L'intersyndicale a également appelé à faire de la journée du 1er mai "un moment historique de mobilisations".