Iran: principaux scientifiques et responsables éliminés depuis 2010

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Le puissant général Qassem Soleimani, architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient, est tué dans une frappe de drone américaine à Bagdad.

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Plusieurs scientifiques iraniens de haut rang ou responsables politiques et de la sécurité ont été tués ces dix dernières années lors d'attaques ciblées attribuées pour la plupart à l'Etat d'Israël.

L'Iran a accusé lundi les "sionistes" d'avoir tué le 22 mai à Téhéran Sayyad Khodaï, un colonel des Gardiens de la Révolution, armée d'élite de la République islamique d'Iran. Le terme "sionistes" désigne dans le discours officiel iranien les Israéliens, mais parfois aussi les pays et les individus qui soutiennent l'Etat d'Israël.

Massoud Ali Mohammadi 

Le 12 janvier 2010, un professeur de physique des particules, Massoud Ali Mohammadi, est tué par l'explosion d'une moto piégée alors qu'il sortait de son domicile à Téhéran.

L'assassinat de ce physicien de renom est rapidement attribué aux services du renseignement israéliens et américains par plusieurs dirigeants et médias officiels iraniens.

Majid Shahriari 

Le 29 novembre 2010, Majid Shahriari, fondateur de la Société nucléaire d'Iran et qui fut chargé d'un des grands projets de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) est tué à Téhéran par l'explosion d'une bombe placée contre sa voiture.

Le même jour, un autre physicien nucléaire, Fereydoun Abbassi Davani, est blessé lors d'un attentat dans des conditions identiques.

L'Iran accuse les services de renseignements américains et israéliens d'être derrière ces assassinats.

Dariush Rezaïe-Nejad 

Le 23 juillet 2011, le scientifique Dariush Rezaïe-Nejad est tué par balles par des inconnus à moto à Téhéran.

L'Iran accuse Israël et les Etats-Unis.

Les médias iraniens le présentent dans un premier temps comme un spécialiste de physique nucléaire, travaillant notamment pour l'OIEA et le ministère de la Défense. Puis ils le qualifient de simple "étudiant en maîtrise d'électricité".

Hassan Moghadam 

Le 12 novembre 2011, l'explosion d'un dépôt de munitions des Gardiens de la Révolution dans la banlieue de Téhéran fait au moins 36 morts, dont le général Hassan Moghadam, responsable des programmes d'armement des Pasdaran. Le Los Angeles Times affirme que de nombreux anciens agents des services secrets et experts américains estiment que l'explosion est due à une opération menée par les Etats-Unis et Israël.

Mostafa Ahmadi Roshan 

Le 11 janvier 2012, le scientifique Mostafa Ahmadi Roshan, travaillant sur le site de Natanz, est tué dans l'explosion d'une bombe magnétique placée sur sa voiture près de l'université Allameh Tabatabai, dans l'est de Téhéran.

L'Iran accuse de nouveau les Etats-Unis et Israël.

Qassem Soleimani 

Le 3 janvier 2020, le puissant général Qassem Soleimani, architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient, est tué dans une frappe de drone américaine à Bagdad. Il était le chef de la Force Qods, l'unité chargée des opérations extérieures au sein des Gardiens de la Révolution.

Mohsen Fakhrizadeh 

Le 27 novembre 2020, le physicien nucléaire Mohsen Fakhrizadeh est tué près de Téhéran dans une attaque contre son convoi.

Il est présenté après sa mort comme un vice-ministre de la Défense et le chef de l'Organisation de la recherche et de l'innovation en matière de défense (Sépand), ayant notamment contribué à la "défense antiatomique" du pays.

L'Iran accuse Israël d'avoir commandité l'attentat, perpétré selon Téhéran au moyen, entre autres, d'une mitrailleuse commandée par satellite.

Sayyad Khodaï 

Le 22 mai 2022, Sayyad Khodaï, un membre de la Force Qods a été tué par balles par deux motards à Téhéran alors qu'il rentrait chez lui, selon les médias officiels.

Lundi 30 mai, les Gardiens de la Révolution imputent son meurtre aux "gens les plus vicieux, c'est-à-dire les sionistes", quelques jours après qu'Israël a, selon le New York Times, affirmé aux Etats-Unis être responsable du meurtre. (AFP)