International
Israël lance une offensive meurtrière dans le sud de Gaza

Des enfants palestiniens réagissent en inspectant les décombres sur le site des frappes israéliennes de la veille au camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 23 mars 2025. (Photo d'Eyad BABA / AFP)
À Gaza, l’agression israélienne s’intensifie, plongeant des milliers de civils dans une crise humanitaire dramatique, alors que Rafah est de nouveau sous les bombes. Pendant ce temps, le Liban et le Yémen deviennent les théâtres d'une inquiétante escalade régionale.
Al Qods ocupée - Israël a lancé dimanche une offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où elle a annoncé encercler un quartier, tout en poursuivant ses opérations dans le nord, cinq jours après avoir rompu le cessez-le-feu.
Cette reprise des opérations militaires dans le territoire palestinien, qui a fait depuis mardi 673 morts, selon les données fiables du ministère de la Santé du Hamas, coïncide avec de nouvelles frappes meurtrières au Liban contre le Hezbollah, tandis que les rebelles houthis du Yémen ont revendiqué dimanche un nouveau tir de missile sur Israël.
Après deux mois de trêve, Israël a rompu le 18 mars le cessez-le-feu dans toute la région.
La guerre, qualifiée de génocide par Amnesty International et de crimes de guerre par le TPI lancée par Israël sur a fait au moins 50.021 morts, majoritairement des civils, dont les deux tires sont des enfants et des femmes, selon un bilan jugés fiables par l'ONU.
La Défense civile, principale organisation de secours de Gaza, a également fait état de plus de 50.000 morts.
"Les mains vides"
Dimanche, l'armée a lancé un appel à évacuer aux habitants du quartier de Tel al-Sultan à Rafah, où elle a dit avoir lancé "une offensive’’ sous prétexte de frapper ce qu’elle appelle des ‘’organisations terroristes".
L'armée a annoncé plus tard avoir "achevé d'encercler" ce quartier.
Au printemps 2024, l'armée israélienne avait déjà mené une offensive de grande ampleur sur cette ville frontalière avec l'Egypte, où s'étaient massés des centaines de milliers d'habitants du territoire assiégé, déplacés par les combats plus au nord.
Après plusieurs semaines de, provocations et tergiversations sur la poursuite la trêve entrée en vigueur le 19 janvier, Israël a repris mardi ses bombardements sur Gaza, avant de renvoyer des soldats au sol, pour contraindre les palestiniens à fuir leur terre.
Ces opérations ont contraint des milliers de Gazaouis à fuir à nouveau au milieu des ruines.
"Je suis venu chercher du riz pour les enfants, mais il n'y en a plus et je rentre chez moi les mains vides", a raconté à l'AFP Saed Abou al-Jidyan, un déplacé originaire de Beit Lahia, dans le nord, venu en vain chercher de la nourriture auprès d'une organisation caritative à Khan Younès, dans le sud.
"Nous sommes dans le mois du ramadan, qui est un mois béni, et les personnes qui viennent ici le font par nécessité", a ajouté Iman al-Bardawil, une femme déplacée elle aussi depuis le nord.
Le pape François a exigé dimanche la fin "immédiate" des frappes israéliennes, à la veille d'une visite de la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas en Israël et dans les territoires palestiniens.
Israël avait coupé l'entrée de l'aide humanitaire le 2 mars, puis cessé de fournir en électricité la principale station de dessalement d'eau, aggravant une situation déjà catastrophique pour les 2,4 millions d'habitants de Gaza.
Dans la nuit, une frappe israélienne a tué un haut responsable du Hamas, Salah al-Bardawil, et sa femme dans la région de Khan Younès, a confirmé dimanche le Hamas. C'est le troisième membre du bureau politique du Hamas tué depuis la reprise des bombardements.
L'armée a aussi dit avoir lancé des opérations à Beit Hanoun, dans le nord du territoire. "Au cours de l'opération, des avions de chasse ont frappé plusieurs cibles du Hamas", a-t-elle précisé.
Escalade au Liban
En parallèle, Israël a mené samedi des frappes au Liban, qui ont fait huit morts selon les autorités.
Cette escalade est la plus violente depuis le début, le 27 novembre, du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre l'armée israélienne et le Hezbollah, allié du Hamas, en marge de la guerre à Gaza.
Dimanche, Israël a mené de nouvelles frappes dans le sud du Liban, dont l'une a fait un mort, selon des sources officielles. (Quid avec AFP)