Le Drian souligne à Alger le caractère ''indispensable'' de la coopération avec l'Algérie

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Photo obtenue à partir de séquences publiées par la présidence algérienne le 14 avril 2022 montre le président algérien Abdelmadjid Tebboune (à droite) rencontrant le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian (à gauche) à Alger. (Photo du service de presse de la présidence algérienne / AFP) /

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Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, qui effectuait sa deuxième visite en l’espace de trois mois, a souligné lors d'une visite éclair mercredi à Alger le caractère "indispensable" de la coopération entre la France et l'Algérie pour la stabilité de la région.

"Nous faisons aussi face à des défis régionaux, au premier rang desquels le terrorisme. Notre coopération dans le domaine de la sécurité et pour la stabilisation de notre environnement régional est donc indispensable, en Méditerranée comme en Afrique", a déclaré M. le Drian tard mercredi à l'issue d'entretiens avec son homologue algérien Ramtane Lamamra et le président Abdelmadjid Tebboune.

"L'évolution de la situation au Sahel et la nécessité de relancer le processus de transition en Libye en soulignent la nécessité", a-t-il ajouté.

La France et l'Algérie s'efforcent de donner un nouvel élan à leurs relations après une grave crise diplomatique.

Alger avait en effet rappelé son ambassadeur à Paris en octobre en réaction à des propos du président français Emmanuel Macron affirmant que l'Algérie, après son indépendance en 1962 qui a mis fin à 132 ans de colonisation française, s'était construite sur "une rente mémorielle", entretenue par "le système politico-militaire".

M. Le Drian avait effectué une première visite à Alger en décembre pour tenter de désamorcer cette crise, et l'ambassadeur d'Algérie en France a repris ses fonctions à Paris le 6 janvier.

"Nous avons poursuivi le travail engagé sur la relance en cours de nos relations bilatérales, essentielles pour chacun de nos deux pays et que nous souhaitons inscrire dans la durée, avec la perspective d'une réunion prochaine du CIHN", le Comité intergouvernemental de haut niveau franco-algérien, a indiqué M. Le Drian mercredi.

Il a en outre évoqué l'invasion de l'Ukraine par la Russie, soulignant que ce conflit avait "des conséquences majeures en matière de diversification des approvisionnements énergétiques pour les Européens, comme en matière de sécurité des approvisionnements alimentaires, y compris pour l'Algérie".

L'Algérie, exportateur gazier, fournit environ 11% du gaz consommé en Europe, contre 47% pour la Russie.

Plusieurs pays cherchant à réduire leur dépendance des livraisons russes depuis l'invasion de l'Ukraine se sont tournés vers l'Algérie, par ailleurs une alliée de Moscou, mais Alger ne dispose que d'une capacité très limitée pour augmenter ses exportations.

L'Algérie avait signé lundi dernier un accord pour augmenter ses livraisons de gaz à l'Italie via le gazoduc Transmed transitant par la Tunisie.

Mais "des interrogations entourent la capacité de l'Algérie à augmenter ses exportations", estime Aydin Calik, analyste à la Middle East Economic Survey (MEES).

L'Algérie est le premier exportateur africain de gaz naturel et le 7ème mondial, mais des infrastructures à moderniser et une hausse de la consommation locale limitent sa marge de manœuvre quant à une augmentation substantielle de ses livraisons à l'étranger.