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Le gouvernement espagnol envisage de suspendre l'autonomie de la Catalogne
La vice présidente du gouvernement espagnol, Soraya Sáenz de Santamaría, a affirmé, ce mercredi 18 octobre, que l’article 155 de la Constitution sera appliqué en cas de nouvelle réponse ambiguë du président de l’exécutif de la Catalogne Carles Puigdemont à la demande de Madrid pour clarifier s’il a déclaré ou non l’indépendance de cette région
Le deuxième délai accordé à la Generalitat (gouvernement catalan) pour clarifier sa position expire dans 24 heures "et ceci fera que Puigdemont (sera responsable, NDLR) de l’application de l’article 155 de la Constitution", a-t-elle dit devant le Congrès des députés (chambre basse du parlement espagnol).
Pour Soraya de Santa Maria, l’application de cet article, qui autorise de suspendre l'autonomie d’une région pour l’intérêt général du pays, permettra "un retour à la légalité afin que les citoyens puissent avoir confiance en les institutions catalanes".
Elle a indiqué que le gouvernement abordera avec le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE-gauche) et Ciudadanos (centre droit) l’application de l'article, ajoutant que l’exécutif central veut, à cet effet, compter avec l’appui non seulement d’une majorité absolue du Sénat (chambre haute), mais aussi avec une large majorité au Congrès des députés.
Le président catalan Carles Puigdemont a demandé lundi un délai de deux mois pour négocier avec Madrid une sortie politique de la crise en Catalogne, sans préciser s’il a déclaré ou non l’indépendance de la Catalogne, dans son discours du 10 octobre devant le parlement régional, rapportent les médias espagnols.
Dans une lettre adressée au chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, Puigdemont a demandé une réunion "le plus tôt possible" et a proposé un délai de deux mois pour mener des négociations en vue d’une solution politique, précisent les médias.
Durant ces deux mois, le "mandat surgi des urnes lors du référendum du 1er octobre" restera suspendu, a affirmé le président indépendantiste catalan. La justice et les autorités espagnoles considèrent comme illégal ce référendum.
Puigdemont répondait ainsi à la question du gouvernement espagnol qui lui avait laissé jusqu'à lundi pour répondre s'il avait déclaré ou non l'indépendance.
Lors d’une une intervention mercredi dernier devant le Congrès des députés (chambre basse) pour informer de la situation en Catalogne, Mariano Rajoy avait indiqué que Puigdemont a jusqu’à lundi à 10H00 (08H00 GMT) pour clarifier s’il a déclaré l’indépendance, que les effets de cette déclaration aient été suspendus ou pas.
Si le président catalan confirme avoir déclaré l'indépendance de sa région ou s'il ne répond pas, le gouvernement lui accordera un délai supplémentaire jusqu'au jeudi 19 octobre à 10H00 pour faire machine arrière, avant de recourir à l'article 155 permettant de suspendre l'autonomie de la Catalogne, avait ajouté Rajoy.