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Le Hamas tire des roquettes sur Tel-Aviv, première riposte palestinienne ay bout de 504 tués dans les opérations meurtrières d'Israël à Gaza

Un jeune garçon est assis sur les affaires de sa famille alors que les Palestiniens fuient de nouveau le nord de la bande de Gaza vers le sud, via la route de Salah al-Din près du camp de réfugiés de Nusseirat, le 20 mars 2025. oir. (Photo Eyad BABA / AFP)
La violence meurtrière s’intensifie à Gaza alors que le Hamas riposte aux frappes israéliennes au bout d’un demi-millier de tué, en lançant des roquettes sur Tel-Aviv. Pendant ce temps, Israël renforce son offensive terrestre et bloque les principaux axes routiers du territoire. Dans un contexte de crise humanitaire, les négociations de cessez-le-feu restent dans l’impasse, plongeant la région dans l’incertitude.
Le Hamas a affirmé avoir tiré des roquettes sur Tel-Aviv jeudi, première riposte du mouvement islamiste palestinien au nombre croissant de civils tués dans la bande de Gaza depuis la reprise des opérations aériennes et terrestres israéliennes.
L'armée israélienne a interdit dans la matinée toute circulation sur la route Salaheddine, principal axe routier courant du nord au sud de la bande de Gaza, après avoir annoncé la veille le lancement d'opérations militaires terrestres "ciblées" dans le territoire palestinien.
Selon la Défense civile de la bande de Gaza, au moins 504 personnes parmi lesquelles plus de 190 mineurs ont été tuées depuis la reprise des frappes de l'armée israélienne dans la nuit de lundi mardi sur la bande de Gaza.
Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé avoir visé jeudi après-midi Tel-Aviv avec des roquettes en riposte aux "massacres de civils" commis par Israël dans la bande de Gaza.
L'armée de l'air israélienne a elle indiqué avoir intercepté un projectile tiré vers le territoire israélien depuis la bande de Gaza et ajouté que deux autres étaient tombés sur des zones non habitées.
Après des semaines de tergiversations israéliennes dans la mise en œuvre de la deuxième phase ayant conduit à la trêve, Israël a mené mardi les frappes les plus meurtrières sur Gaza depuis l'entrée en vigueur de l'accord le 19 janvier, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a averti qu'elles n'étaient "que le début".
Ces bombardements massifs ont brisé le calme relatif qui régnait dans la bande de Gaza depuis le début du cessez-le-feu, après quinze mois d'une guerre israélienne contre les Palestiniens qualifiée de génocide par Amnesty International et de crimes de guerre par le TPI.
Un peuple sans défense
A l'hôpital indonésien, dans le nord de la bande de Gaza, des familles endeuillées se sont agenouillées jeudi près des corps de leurs proches, enveloppés dans des linceuls blancs tachés de sang.
"Nous voulons un cessez-le-feu! Nous voulons un cessez-le-feu", a déclaré l'un d'entre eux, Mohammed Hussein, à l'AFPTV, appelant la communauté internationale à mettre fin aux massacres.
"Nous sommes un peuple palestinien sans défense", a-t-il ajouté.
Jeudi, l'armée israélienne a interdit toute circulation sur le principal axe routier courant du nord au sud du territoire palestinien.
"Au cours des dernières 24 heures, des troupes [israéliennes] ont commencé une opération terrestre limitée dans le centre et le sud de la bande de Gaza [...]. Pour votre sécurité, les déplacements entre le nord et le sud de la bande de Gaza et vice-versa sont interdits sur l'axe Salaheddine", indique sur le réseau social X le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee.
"En revanche, les déplacements du nord de la bande de Gaza vers le sud sont possibles via la route côtière Al-Rashid", a ajouté M. Adraee, sans préciser si cela signifiait que les déplacements du sud vers le nord étaient interdits. Interrogée, l'armée n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.
Impasse
Un responsable du ministère de l'Intérieur du gouvernement de Gaza a indiqué que l'armée israélienne avait fermé la veille le carrefour des Martyrs, appelé Netzarim par les Israéliens, principal verrou entre la ville de Gaza et le sud du territoire, sur la route Salaheddine.
Des chars israéliens se sont déployés à ce carrefour "après le retrait des forces spéciales de sécurité américaines hier (mercredi) matin", a-t-il ajouté. Il faisait référence aux agents de ‘’sécurité privée’’ américains déployés en février après le retrait de l'armée israélienne dans le cadre de l'accord de trêve.
La première phase de la trêve, qui a expiré le 1er mars, a permis le retour en Israël de 33 détenus, parmi lesquels huit morts, et la libération d'environ 1.800 détenus palestiniens.
Depuis, les négociations menées par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, n'ont pas progressé.
Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l'accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l'aide humanitaire et la libération des derniers otages.
Israël faisant volte-face souhaite une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation" de Gaza et le départ du Hamas.
Comme moyens de pression, Israël a déjà bloqué l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza et coupé l'électricité dans ce territoire pauvre où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens. (Quid avec AFP)