Le Hezbollah reconnait le décès de son chef Hassan Nasrallah dans un raid israélien

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Hassan Nasrallah, le chef du mouvement Hezbollah du Liban, lors d'une cérémonie à la veille du dixième jour de la période de deuil de Muharram, qui marque le jour de l'Achoura, dans une banlieue sud de la capitale Beyrouth, le 11 octobre 2016. (Photo AFP)

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Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été tué dans une frappe israélienne près de Beyrouth, a annoncé samedi le mouvement, un coup très dur qui pousse le Liban et le Moyen-Orient vers l'inconnu.

La mort de Hassan Nasrallah, survendu comme l'homme le plus puissant du Liban, risque d'ébranler son parti, de déstabiliser le pays et conforte Israël dans sa politique de liquidation systématique et d’extermination.

"Sayyed Hassan Nasrallah a rejoint ses compagnons martyrs (..) dont il a conduit la marche pendant près de trente ans", a annoncé un communiqué du Hezbollah, plus proche allié de l'Iran.

Le chef du Hezbollah a été tué dans un raid dévastateur israélien vendredi en fin d'après-midi sur la banlieue sud de Beyrouth, où l'armée israélienne a dit avoir ciblé le QG du mouvement islamiste. De nombreux chefs politiques et militaire du parti chiite ont été liquidé avec lui, décapitant ainsi la direction du Hezbollah.

"Hassan Nasrallah est mort", a déclaré plus tôt un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani, sur X.

"Ordre nouveau" 

A la tête du Hezbollah depuis 1992, Hassan Nasrallah, 64 ans, était un homme de religion qui faisait l'objet d'un véritable culte de la personnalité parmi la communauté chiite au Liban. Depuis des années, il vivait dans la clandestinité et était apparu rarement en public.

"Le message est simple: quiconque menace les citoyens d'Israël, nous saurons comment l'atteindre", a averti le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi.

Selon un communiqué militaire israélien, Ali Karaké, présenté comme le commandant du front sud du Hezbollah, ainsi que d'autres commandants du mouvement ont été tués au côté de Hassan Nasrallah dans l'opération baptisée "Ordre nouveau".

L'armée a ensuite affirmé que la "plupart" des hauts dirigeants du Hezbollah avaient été "éliminés" lors des opérations israéliennes des derniers mois.

Israël et les services occidentaux ont infiltré le Hezbollah

L'attaque contre Nasrallah "était très sophistiquée. Cela démontre non seulement des capacités technologiques énormes mais aussi à quel point Israël soutenus par tous les services occidentaux, a infiltré le Hezbollah".

"Il y a encore du chemin à faire", a déclaré le porte-parole de l'armée, Nadav Shoshani, estimant à "des dizaines de milliers de roquettes" l'arsenal du mouvement et disant que le Hezbollah a toujours "la capacité d'en tirer plusieurs simultanément" sur Israël. Un prétexte pour continuer à reproduire au Liban les carnages de Gaz.

La frappe dans la banlieue sud a détruit des dizaines d'immeubles selon un photographe de l'AFP et poussé à la fuite des milliers d'habitants, dont plusieurs familles ont dormi dans la rue. Selon un bilan provisoire des autorités libanaises, au moins six personnes ont péri.

Plusieurs heures après la frappe, des colonnes de fumée s'élevaient encore des décombres.

"Politique stupide" 

Financé et armé par l'Iran, le Hezbollah a été créé en 1982 à l'initiative des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran.

Sans mentionner le nom de Hassan Nasrallah, le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, a déclaré: "le massacre de personnes sans défense au Liban" "a prouvé la politique à courte vue et stupide des dirigeants du régime usurpateur".

Le prédécesseur de Hassan Nasrallah, Abbas Moussaoui, a été tué en février 1992 par un raid israélien sur son convoi dans le sud du Liban. Sa femme et un de ses fils y avaient aussi péri.

Malgré les coups portés par Israël qui bombarde sans cesse les bastions du Hezbollah, le mouvement a annoncé samedi avoir tiré des roquettes contre le nord d'Israël. Mais la grande majorité des roquettes sont souvent interceptées.

Lundi dernier, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements violents et meurtriers contre le Hezbollah au Liban, sans distinction avec les civils, après un an d'échanges de tirs transfrontaliers avec la formation libanaise.

"140 cibles" 

Samedi, l'armée israélienne a indiqué avoir mené des frappes sur "140 cibles du Hezbollah" depuis vendredi soir, et affirmé avoir tué un de ses commandants dans un raid sur le sud du Liban.

Une nouvelle frappe israélienne a visé aussi la banlieue sud de Beyrouth, touchant un immeuble selon une source de sécurité.

Face à "la dégradation de la situation sécuritaire", la Commission européenne et l'Agence européenne de sécurité aérienne ont recommandé aux compagnies aériennes d'éviter les espaces aériens du Liban et d'Israël. Cette recommandation est à ce stade valable jusqu'au 31 octobre. Plusieurs compagnies ont déjà annoncé avoir suspendu leurs vols vers Beyrouth et Tel-Aviv.

Depuis lundi, les bombardements israéliens ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils selon le ministère libanais de la Santé. En un an, le nombre de personnes tuées s'élève à plus de 1.500, un bilan plus lourd que celui des 33 jours de guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006. (Quid avec AFP)

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