Le Maroc fait part de sa volonté de soutenir les pays du G5 au Sahel

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Nasser Bourita, qui représente le Maroc à New York dans le cadre de la 72ème assemblée générale des Nations Unies, a appelé à l’augmentation de la capacité de la MINUSCA tout en déplorant la montée de la violence en RCA. En marge de cette assemblée, le ministre a également fait part de la volonté du Maroc de soutenir les pays du G5 Sahel

Au nom de la Configuration République Centrafricaine (RCA) de la Commission de Consolidation de la Paix (CCP), dont il est président, le Maroc a déploré, ce mardi 19 septembre à New York, la montée récente de la violence en RCA, et appelé à l’augmentation de la capacité de la force onusienne de maintien de la paix (MINUSCA).

« Les groupes armés ne peuvent pas prendre en otage tout le processus politique », a déclaré le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, lors d’une réunion sur la situation en RCA, organisée dans le cadre de la 72ème assemblée générale des Nations Unies.

Le ministre a mis en garde contre « la nature ethnique et confessionnelle de cette violence, récemment observée à Bangassou, une région symbolisant jusqu’à récemment la tolérance et la cohabitation ».

Il a également appelé la communauté internationale à s’atteler urgemment sur cette situation qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur l'avenir du pays, du fait des signes de nettoyage ethnique apparents.

Nasser Bourita a estimé que la capacité de maintien de la paix de la MINUSCA devrait être augmentée, compte tenu de la résurgence de la violence, du vaste territoire qu'elle couvre et de la quasi-absence des forces de sécurité nationales.

Saluant le travail de la MINUSCA pour permettre à la RCA de retrouver le chemin de la paix et de la stabilité, le ministre a rendu hommage aux casques bleus qui ont péri durant l’accomplissement de leur devoir, parmi lesquels des soldats marocains, qui ont sacrifié leurs vies pour défendre celle des populations vulnérables, soulignant l’importance que les responsables de ces tueries soient appréhendés et jugés pour leurs faits.

Il a assuré que le Maroc, partenaire de longue date de la RCA, a toujours répondu présent pour soutenir ce pays frère et ami dans les moments les plus difficiles.

« Nous demeurons disposés à continuer à mettre à sa disposition notre expertise ainsi que notre expérience dans les domaines souhaités », a-t-il promis.

Le ministre n’a pas manqué de souligner l’urgence de la situation humanitaire en RCA, soulignant qu’un soutien accru des bailleurs de fonds demeure plus que nécessaire, sachant que le plan de réponse humanitaire pour 2017 n’est financé qu’à hauteur de 30 %.

Le Maroc disposé à soutenir les pays du G5 Sahel

Toujours à New York et s’exprimant au nom du royaume, Nasser Bourita a fait savoir que le Maroc est prêt à soutenir les pays du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad) en matière de formation des troupes et de sécurisation des frontières.

Bourita a indiqué que le Maroc est disposé à mettre à contribution son expérience reconnue en matière de formation des imams et des mourchidates en tant qu’ « arme de construction massive » dans le but de mieux appréhender la radicalisation insidieuse qui fragilise jour après jour la neutralité du territoire sahélien.

Rappelant que sept des seize opérations de maintien de la paix de l’ONU en cours se déroulent dans des pays francophones, avec plus de 55% des effectifs du maintien de la paix, Bourita a relevé que seuls six pays francophones, dont le Maroc, figurent parmi les 20 premiers contributeurs en troupes onusiennes en faveur du maintien de la paix.

Le ministre a soulevé, à cet égard, avec satisfaction que la participation francophone est de plus en plus élevée dans les segments de la police civile et des observateurs militaires où elle atteint en moyenne 26% des effectifs totaux des casques bleus, faisant savoir que 36 pays membres de l’OIF prennent part aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, sur un total de 126 pays contributeurs en troupes.

Par ailleurs, selon Bourita, de nombreux défis structurels continuent de se poser aux pays francophones, notamment en termes de moyens, d’équipement et de formation, entraînant leur très faible participation aux opérations de maintien de la paix, alors qu’ils sont les mieux à même de comprendre la langue et la culture des pays hôtes et ainsi instaurer le climat de confiance nécessaire à la stabilisation des zones de conflit.

Le Maroc insiste, dans ce cadre, sur la nécessité de poursuivre les efforts dans le domaine de la formation afin d’élargir le cercle des contributeurs francophones en personnel de maintien de la paix ainsi que de constituer des "viviers d’experts" en matière de reconstruction, notamment dans les domaines touchant à la réforme de l’Etat de droit, et du secteur de la sécurité, de processus de désarmement, démobilisation et réintégration, de coordination humanitaire et de redressement économique et social, a-t-il affirmé.

Et d'ajouter que de la même manière qu’elle s’est investie avec succès dans le maintien de la paix, la démocratie et les droits de l’homme, l’OIF peut jouer un rôle positif dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, comme étant un vivier de croissance.