Législatives/France: la Nupes accuse le ministère de l'Intérieur de ‘’tripatouillages''

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Le leader du parti de gauche La France Insoumise (LFI), député et leader de la coalition de gauche Nupes (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale) Jean-Luc Melenchon prononce un discours lors de la soirée électorale au siège de Nupes, à l'issue du premier tour des élections législatives françaises à Paris, le 12 juin 2022. La gauche unie (25% à 26,2%) et le camp du président Macron (25% à 25,8%) sont arrivés au coude à coude au premier tour des élections législatives, le 12 juin 2022, su

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La Nupes a engagé lundi une nouvelle bataille contre le ministère de l'Intérieur, l'accusant de "tripatouillages" pour n'avoir pas, selon l'alliance de gauche, décompté toutes les voix lui revenant au premier tour des législatives, tandis que le ministère dit s'en tenir aux listes de candidats déclarés.

Le patron des députés LREM Christophe Castaner a de son côté dénoncé une "théorie du complot" relayée par Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon et candidat Nupes dans les Bouches-du-Rhône.

Selon les résultats officiels, la coalition macroniste Ensemble! a devancé dimanche la gauche unie d'un peu plus de 21.000 voix seulement, sur 23,3 millions de votants, avec 25,75% des voix (5.857.558 voix), contre 25,66% pour la Nupes (5.836.202).

Mais dans un tweet nocturne, Manuel Bompard a fait valoir que "la Nupes réalise 6.101.968 voix (soit 26,8%)", accusant le ministère de l'Intérieur de lui en attribuer moins "pour faire apparaître artificiellement le parti de Macron en tête", tandis que le numéro deux de LFI Adrien Quatennens dénonçait lundi matin sur franceinfo des "tripatouillages" d'un "ministère qui par exemple reclasse des candidats Nupes en Divers gauche".

"Allo le Conseil d'Etat ?", a-t-il lancé, six jours après une décision de l'institution qui, saisie par LFI en référé, avait enjoint le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de prendre en considération la Nupes comme "une nuance politique à part entière" lors du scrutin.

Selon le décompte effectué par l'AFP, la Nupes arrive en tête avec 5.880.605 voix, soit 25,85% des suffrages, soit 19.812 voix de plus qu'Ensemble! (5.860.793 voix). L'écart avec les chiffres du ministère s'explique par le fait que l'AFP prend en compte sous la nuance Nupes les quelque 44.400 voix recueillies par trois candidats: Hervé Saulignac (1ère circonscription de l’Ardèche), Dominique Potier (5e de Meurthe-et-Moselle) et Joël Aviragnet (8e de Haute-Garonne).

Tous les trois avaient été investis par le PS, dans le cadre de la Nupes.

Interrogé par l'AFP, le ministère explique avoir "comptabilisé en Divers gauche" ces trois candidats "initialement investis par la Nupes" mais ayant par la suite "déclaré vouloir renoncer à cette investiture" Nupes.

Le ministère fait aussi valoir que la situation est la même pour la majorité présidentielle, par exemple pour le ministre "Damien Abad, dont on peut légitimement penser qu'il est soutenu par +Ensemble+", et qui "est comptabilisé en Divers droite".

Selon LFI de Mélenchon, ils ont pourtant fait campagne pour la Nupes. Plus généralement, les Insoumis ont retenu pour le second tour 406 circonscriptions où des candidats soutenus par l'une des composantes de la Nupes se sont qualifiés.

Pour Christophe Castaner, Manuel Bompard "parle de gens qu’ils soutiennent maintenant alors qu’ils ne les soutenaient pas il y a deux jours. Tout cela n’est pas très sérieux". Un commentaire jugé "incroyable" par le candidat Nupes qui, dans un nouveau tweet, a reproché au député LREM de "qualifier de complotistes ceux qui demandent juste une présentation exacte des résultats".

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