Lutte contre la corruption, la voie kenyane

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Arrestation de 28 personnes accusées d’avoir joué un rôle crucial dans le scandale des deux barrages qui a fait tomber l’ancien ministre des Finances et dont le montant s'élève à plusieurs millions de dollars.Parmi eux, le gouverneur du comté de Kiambu, Ferdinand Waititu, et son épouse Susan Ndung’u, accusés d’avoir détourné les fonds du comté à hauteur d’environ 5,8 millions de dollars. Objectif : ne pas laisser voir ou imaginer que les personnes haut placées au gouvernement seront toujours épargnés chaque fois qu’ils sont inculpés pour corruption.

Maintenir la cadence des poursuites judiciaires à l'encontre des hauts responsables d'administrations et d'institutions gouvernementales soupçonnés de corruption, de malversation ou de perception de pots de vins, tel est le grand défi que doit relever le président Uhuru Kenyatta pour redorer l'image du Kenya, classé parmi les pays les plus corrompus au monde, selon l'indice de perception de la corruption 2018 publié par Transparency International.

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Légende : Noordin Haji, Monsieur lutte contre la corruption au Kenya

Bien que le Kenya soit une destination attrayante pour les entreprises internationales actives en Afrique, les risques d'intégrité représentent un réel problème et peuvent dissuader les investisseurs, selon les observateurs, qui soulignent que la lutte du pays contre la corruption, phénomène endémique et monnaie courante, dans un pays considéré pourtant comme la première économie de l'Afrique de l'Est, a un impact majeur sur l’environnement des entreprises. 

Il faut dire que dernièrement, les pouvoirs publics ont montré qu'au Kenya "on ne badine plus avec la corruption" avec la succession des arrestations et les procès en cascade contre toute personne soupçonnée de malversation. 

L'arrestation et le limogeage dernièrement du ministre des Finances et de son Secrétaire général pour corruption présumée et fraude en relation avec la construction de deux barrages ont donné le ton de la détermination de l'Etat à aller jusqu'au bout dans sa lutte contre ce "cancer" qui sape son économie et ternit son image.

Ce qui est clair pour tous les observateurs, c'est que le président semble désormais très déterminé à faire en sorte que les cas de corruption soient réglés avec fermeté et en conformité avec la loi.

"Le combat actuel contre la corruption ne vise pas les individus d’une tribu particulière. Elle vise les individus contre lesquels des preuves suffisantes rassemblées par le Procureur général justifient des poursuites pour des questions d’approvisionnement et pour avoir enfreint les directives de gestion des finances au sein de la loi sur la gestion des finances publiques". a déclaré dernièrement l'analyste politique, Javas Bigambo.

En finir avec l’impunité

Le parquet général du Kenya a ordonné l’arrestation de 28 personnes, les accusant d’avoir joué un rôle crucial dans le scandale des deux barrages qui a fait tomber l’ancien ministre des Finances et dont le montant s'élève à plusieurs millions de dollars.

Parmi eux, le gouverneur du comté de Kiambu, Ferdinand Waititu, et son épouse Susan Ndung’u, accusés d’avoir détourné les fonds du comté à hauteur d’environ 5,8 millions de dollars.

"Il faut voir que toute personne inculpée de corruption, est accusée de corruption et que les mesures appropriées en vertu de la loi doivent être prises de manière à ne pas laisser voir ou imaginer que les personnes haut placées au gouvernement seront toujours épargnés chaque fois qu’ils sont inculpés pour corruption", a ajouté cet analyste politique, cité par un journal.

La corruption est un problème majeur au Kenya qui a obtenu une note de 27, ce qui est inférieur à la moyenne mondiale de 43, mais avec une amélioration par rapport au classement de l’année dernière où son score était de 26 (selon l’indice de perception de la corruption 2018 publié récemment par Transparency International).

Dans la liste des 180 pays du monde, le Kenya s’est classé à la 144e place, à égalité avec le Nigeria, qui avait un score similaire en 2017. 

Selon le Fonds monétaire international (FMI), les Kényans versent en moyenne 16 pots-de-vin par mois.

Jusqu‘à présent, certes que des politiciens et des représentants des gouvernements national et des comtés ont été traduits devant des tribunaux, mais aucun d’entre eux n’a été réellement inculpé pour corruption en écopant de peine de prison, un fait qui pose plusieurs interrogations sur l'efficacité de cette lutte qui était pourtant l'axe central de la campagne électorale du président Kenyatta. 

*Quid avec MAP