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L’incertitude s’installe au Zimbabwe après la mise à l'écart de Mugabe
Le Zimbabwe semble entrer dans une phase d’incertitude suite à la prise du pouvoir, ce mercredi 15 novembre, par l’armée et la mise à l’écart du président Robert Mugabe, assigné à résidence surveillée
Après la confusion suscitée par l’intervention de l’armée, la Communauté de Développement d’Afrique australe (SADC) a pris le devant des efforts diplomatiques dans une tentative de trouver une solution pacifique à la crise.
Au moment où l’armée continue d’insister que son intervention n’était pas un coup d’Etat, mais une opération contre «les criminels» proches du président Mugabe, des informations relayées par les médias indiquent que des efforts sont en cours en vue de mettre en place un gouvernement de transition qui balisera le chemin à la tenue d’élections législatives et présidentielles dans le pays durant la première moitié de 2018.
Selon certaines sources, ce gouvernement sera dirigé par Emmerson Mnangagwa, l’ancien vice-président dont le limogeage la semaine dernière par Mugabe a ouvert la voie à l’intervention de l’armée.
D’après les médias, le gouvernement de transition devra regrouper les représentants des principaux partis politiques du pays notamment le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) et le Zanu-PF, au pouvoir.
Par ailleurs, la crise zimbabwéenne sera au centre d’une réunion d’urgence de la Troïka de la SADC, qui aura lieu jeudi à Gaborone, au Botswana.
La rencontre se tiendra au niveau des ministres des Affaires étrangères de cette Troïka, qui regroupe l’Angola, la Tanzanie et la Zambie en plus de l’Afrique du Sud, pays qui assure la présidence de la SADC.
Mercredi soir, des envoyés spéciaux dépêchés par l’Afrique du Sud sont arrivés à Harare pour des entretiens avec le président Robert Mugabe et les officiers supérieurs de l’armée zimbabwéenne.
Aucune indication n’a été fournie sur ces entretiens, au moment où Pretoria assure que ses envoyés sont à Harare dans le cadre d’une mission d’évaluation de la situation dans le pays et non pas pour assurer une quelconque médiation entre Mugabe et l’armée.
Par ailleurs, le gouvernement de Londres n’a pas manqué de souligner que ces derniers bouleversements peuvent constituer un motif d’espoir pour la population mais peut aussi être dangereux dans la mesure où cette transition mettrait en place un autre tyran non élu. Boris Johnson, ministre britannique des affaires étrangères a précisé que le Royaume Uni a toujours souhaité que les Zimbabwéens décident de leur avenir lors d’élections libres et justes. Ce qui n’a jamais pu être le cas avec Robert Mugabe qui dirige le pays depuis 37 ans.
A l’annonce de la prise du pouvoir par l’armée, les Zimbabwéens ont manifesté leur joie dans les rues de la capitale. « Enfin nous entrons dans une nouvelle ère », ont-ils scandé et d’ajouter : « nous sommes contents de ce qui se passe […] Nous avons besoin de changement dans ce pays, notre situation est pathétique, notre économie en plein marasme ».