Moyen-Orient - Afrique du Nord : Une personne sur cinq vit désormais près d'un conflit

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Washington – Les conflits continuent de mettre à rude épreuve les pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA), imposant un lourd tribut aux vies et aux moyens de subsistance, indique le Groupe de la Banque mondiale qui a publié jeudi une nouvelle stratégie pour aider les populations et les économies des pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence (FCV).

Les conflits et la fragilité ont également eu un impact négatif à la fois sur les économies des pays directement touchés par les conflits et sur les économies des pays voisins qui subissent ses effets d'entraînement, ajoute l'institution financière internationale.

La nouvelle stratégie comprend un ensemble d'outils de financement et d'expertise connexes conçus pour répondre aux défis des économies à faible revenu et à revenu intermédiaire touchées par le FCV.

La stratégie s’inspire des enseignements tirés de l’engagement récent de la Banque mondiale dans des pays aux environnements fragiles, notamment des travaux novateurs dans des pays tels que le Yémen. Elle souscrit pleinement à l’approche globale de la Banque mondiale - selon laquelle la lutte contre le FCV est au cœur de sa mission de développement et que la paix et la stabilité sont des conditions préalables pour réduire la pauvreté et accroître la croissance.

La nouvelle stratégie est intégrée dans un rapport de la Banque mondiale, qui explique que les deux tiers des personnes extrêmement pauvres dans le monde vivront dans des pays fragiles et touchés par des conflits d'ici 2030.

Le nombre de personnes vivant à proximité immédiate d'un conflit a presque doublé dans les 10 dernières années, relève la même source, soulignant qu’une personne sur cinq dans la région MENA vit maintenant près d'un conflit.

"La meilleure façon d'empêcher les pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord de sombrer dans la fragilité est en premier lieu de s'assurer qu'ils sont résilients. La communauté internationale doit lier sa réponse à la fragilité, aux conflits et à la violence au développement inclusif et durable", a déclaré Ferid Belhaj, vice-président de la région MENA à la Banque mondiale.

"Je mets également mes paris sur les jeunes de la région qui, malgré les opportunités limitées dont ils disposent, vont certainement essayer de battre les chances et aider leurs pays à atteindre la stabilité et la prospérité", ajoute-il.

La Banque mondiale soutient que, étant donné la nature complexe du travail dans des environnements difficiles touchés par la fragilité, les conflits et la violence, les acteurs du développement doivent s'engager plus tôt pour prévenir les conflits, rester engagés dans les situations de conflit en cours et empêcher les retombées de déstabiliser davantage la région. Cela nécessite de travailler avec un large éventail de partenaires et d'accepter des risques économiques plus élevés. Les politiques de développement doivent être adaptées aux circonstances particulières des environnements des FCV, et les programmes doivent être adaptés pour s'attaquer aux causes profondes des FCV.

Tout au long de la mise en œuvre de cette stratégie, la Banque mondiale aidera les pays à sortir de la fragilité en renforçant leurs institutions et leur résilience économique.