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Pour sauver son trône et sauvegarder la monarchie, Felipe VI renonce à l’héritage de son père
Les révélations sur la fortune secrète détenue par Juan Carlos en Suisse ont amené son héritier Felipe VI à essayer d’étouffer le scandale et sauver la monarchie. Le roi d’Espagne a décidé de rompre les liens avec son père.
Dans un communiqué, publié dimanche soir par la Maison royale, Felipe VI renonce à l’héritage de l’ancien monarque, aujourd’hui âgé de 82 ans. S’inscrit dans le rejet de ce legs aussi bien ce « qui pourrait lui revenir personnellement » que « tout actif, investissement ou structure financière dont l’origine, les caractéristiques ou la finalité peuvent ne pas être en accord avec la légalité ou les critères de droiture et d’intégrité ».
Pour ne pas faire dans la demi-mesure, le roi d’Espagne a retiré à son prédécesseur de père les fonds qui lui sont alloués dans le cadre du budget de la famille royale, et s’élèvent à près 200 000 euros par an.
Selon les dernières informations, Felipe VI y apparaît lui-même comme le second bénéficiaire de la fondation panaméenne Lucum, celui qui en hériterait en cas de décès du premier bénéficiaire, Juan Carlos.
L’entourage du roi cherche à convaincre que Felipe VI n’est pour rien dans ce scandale. Il n’aurait pour ainsi dire pas été au courant de l’existence de la fondation Lucum et de sa désignation comme bénéficiaire que le 5 mars 2019 par le biais d’un courrier d’un cabinet d’avocats britannique.
Pour le roi, pas question d’être associé à cette fondation offshore dont le nom est déjà apparu le 4 mars dans un article de la Tribune de Genève. En 2008, le ministère des finances d’Arabie saoudite aurait versé 100 millions de dollars sur un compte ouvert à la banque privée suisse Mirabaud par Lucum. En 2012, le solde du compte de cette fondation offshore, de 65 millions de dollars, aurait été versé à Corinna Larsen, l’ex-amante de Juan Carlos, qui a expliqué à la justice suisse qu’il s’agissait d’un « don » du roi du fait de son « affection ».
Le procureur helvète cherche à déterminer si les fonds saoudiens provenaient de possibles commissions illégales perçues en marge du contrat de construction de la ligne de train à grande vitesse entre Médine et La Mecque, attribué en 2011 par l’Arabie saoudite à un consortium espagnol de douze entreprises menées par OHL.