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Selon « Le monde », le parlement algérien est une simple chambre d'enregistrement
Le parlement algérien est considéré par beaucoup de citoyens comme une simple chambre d’enregistrement, sans pouvoir réel, écrit ce jeudi 4 mai le journal français « Le Monde », notant que les privilèges, notamment financiers, associés au statut de représentant du peuple nourrissent un sentiment de défiance vis-à-vis des politiques.
Dans un article publié à l'occasion de la tenue des élections législatives en Algérie, la publication indique que quelques jours avant le vote, les appels au boycott du scrutin se sont multipliés sur Internet, ce qui a suscité la nervosité des autorités face à une éventuelle abstention massive.
La publication rappelle à cet effet que le ministre algérien de la communication Hamid Grine, avait appelé sans ménagement les médias à ne pas donner la parole aux partisans du boycottage.
Par ailleurs, le journal relève que nombre d’Algériens estiment avoir des préoccupations plus urgentes, notant que la chute des prix du pétrole, depuis juin 2014, a ébranlé les équilibres macroéconomiques du pays et qu'en l’espace de deux ans, l’Algérie a perdu 70% de ses revenus liés aux hydrocarbures, sa principale ressource.
L'auteur de l'article relève en outre que l’Etat, qui n’a pas anticipé le chantier de la diversification économique, se voit contraint d’augmenter les taxes, de diminuer les importations, de couper dans les investissements publics et de commencer à réformer le système social.
"Si les autorités mettent en avant un niveau encore important de réserves de change (...),les Algériens ont commencé à sentir les effets de la crise sur leur pouvoir d’achat, affecté par un taux d’inflation de 7%", précise le quotidien, rappelant que plusieurs mouvements sociaux avait éclaté ces derniers mois dans le pays, notamment autour de la réforme du système de retraite.
Par ailleurs, Le Monde regrette vivement que son envoyée spéciale, Charlotte Bozonnet, n’ait pas reçu de visa pour couvrir les élections législatives en Algérie, notant qu'aucune explication n’a été fournie à ce refus inédit pour une telle échéance électorale et que, depuis plusieurs mois, les demandes de visa du journal pour l’Algérie sont restées lettre morte.